Par Guy Jacques
La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) est soulagée de l’annonce faite par le ministre du Travail Jean Boulet. En effet, l’augmentation du salaire minimum à 14,25 $ de l’heure, soit une augmentation de 5,56 %, représente une approche nettement plus pragmatique qu’une hausse drastique à 18 $ de l’heure. Les PME auront tout de même besoin d’aide pour atténuer les impacts de cette hausse, car faut-il le rappeler, la plupart d’entre elles ne se sont toujours pas remises de la pandémie et elles continuent de vivre des restrictions.
Une augmentation du salaire minimum à 18 $ de l’heure n’aurait pas été sans conséquence pour les PME. Seules 45 % d’entre elles ont retrouvé leurs revenus prépandémiques et les entreprises doivent également faire face à une importante pénurie de main-d’œuvre. Une telle hausse aurait entraîné une charge supplémentaire sur les épaules des entrepreneurs et aurait fait figure de décision contreproductive pour l’économie du Québec et son rétablissement. Toutefois, la FCEI s’inquiète de la hausse à 5,56 %, car celle-ci engendrera des conséquences pour les PME, dont une augmentation prévisible des autres salaires au sein de ces entreprises.
Pour lutter contre la pauvreté, la FCEI privilégie une approche différente, basée sur des mesures plus optimales qui permettront d’augmenter le revenu global disponible des travailleurs à faible revenu, comme l’exemption de base, les primes au travail ou encore les crédits d’impôt ciblés.
D’autre part, selon les membres de la Coalition Minimum 18 $, en se limitant à une maigre augmentation de 0,75 $ du salaire minimum, le gouvernement rate encore une fois l’occasion de lutter contre la pauvreté, d’appuyer la reprise économique et d’apporter des solutions concrètes aux problèmes de rareté de main-d’œuvre. De plus, cette hausse ne pourra permettre à une personne seule travaillant à temps plein au salaire minimum de se sortir de la pauvreté, préviennent-ils.
« Alors que l’augmentation actuelle du coût de la vie menace de nombreux travailleurs et travailleuses à faible revenu, cette hausse nous apparaît complètement déconnectée de la réalité », ont affirmé les porte-paroles de la FTQ, de la CSN, de la CSQ, de la CSD, de l’APTS, du SFPQ, du SPGQ, du Collectif pour un Québec sans pauvreté, du Front de défense des non-syndiqué-es (FDNS) et du Centre des travailleurs et travailleuses immigrants.
Selon eux, le gouvernement ne semble pas comprendre à quel point le salaire minimum constitue non seulement un moyen approprié de lutter contre la pauvreté, mais également un levier de relance économique.
Le débat demeure donc actif entre les deux visions qui s’affrontent sur ce sujet. Pour l’instant, cette hausse demeure tout de même la bienvenue pour les travailleurs qui reçoivent le salaire minimum compte tenu de la hausse actuelle du coût de la vie.
Source : Fédération canadienne de l’entreprise indépendante et CSN
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