CATTARA dépose son mémoire sur le projet de loi encadrant le travail des enfants

Le Comité d’appui aux travailleurs et travailleuses accidentés de la région des Appalaches (CATTARA) déposait, mardi dernier, son mémoire à la Commission parlementaire chargée d’étudier le projet de loi 19 qui vise à encadrer le travail des enfants.

D’entrée de jeu, l’organisme a tenu à exprimer son appui au projet de loi et féliciter du même coup le ministre du Travail, M. Jean Boulet, pour le dépôt de ce projet de loi tant attendu. « Depuis plus de cinq ans, dès qu’une tribune nous était offerte, nous nous faisions un devoir d’alerter la population autant que les instances qu’elles soient politiques ou économiques à propos des dangers que courent les enfants d’âge scolaire qui se trouvent sur le marché du travail », explique Mario Dufresne, agent de développement et intervenant à CATTARA. « Et, avec la pénurie de main-d’œuvre qui se poursuivra encore pour plusieurs années, il était devenu plus qu’urgent d’agir. Non seulement le nombre d’enfants victimes de lésions professionnelles n’a cessé de croître, mais on parle aussi de morts… chez des moins de 16 ans ! »

CATTARA se réjouit, notamment, qu’un âge minimal soit fixé pour permettre à un enfant de travailler, qu’on règlemente aussi les heures de travail durant toute la période scolaire, de même le fait que seront pris en considération le type de travail qu’un(e) jeune de moins de 16 ans peut exécuter et les matières dangereuses avec lesquelles ils ou elles pourraient être en contact. Toutefois, pour CATTARA, qui dispense des ateliers de prévention en milieu scolaire depuis plusieurs années, ce projet de loi ne tient pas compte de toute la réalité observée lors des rencontres avec les jeunes.

Une des premières craintes de l’organisme, c’est que les enfants ne puissent plus bénéficier de vacances à l’été. Comme on peut le lire dans le mémoire déposé à la Commission, « l’organisme de défense des droits ne préconise pas l’interdiction de travailler (…) pendant l’été, ce que nous disons c’est que l’enfant a droit à ses vacances et qu’une période de trois semaines minimum à la fin août devrait y être consacrée. Cela permettrait une transition réussie entre le travail et la reprise des études, sans parler du bien-être que procure quelques semaines de vacances après une année de travail ».

CATTARA émet aussi des doutes quant au nouvel article qui remplacera l’article 84.3 qui est supposé renforcer l’interdiction de faire travailler un enfant de moins de 14 ans, sauf dans les cas et aux conditions déterminés par le règlement du gouvernement. « Ceci est une porte grande ouverte au lobbying de toute sorte, en ces temps difficiles pour certains secteurs de l’industrie. Il ne faudrait pas que la pénurie de main-d’œuvre vienne gâcher un projet de loi si prometteur », ajoute le porte-parole de l’organisme.

L’organisme s’interroge aussi sur le peu d’encadrement dont jouiront les entreprises dites familiales, bien que parmi celles-ci plusieurs font partie des secteurs à risque d’accidents élevés, selon les données mêmes de la CNESST. Finalement CATTARA lance un cri d’alarme aux élus afin d’attirer leur attention sur un phénomène relativement récent au Québec, celui des enfants obligés de travailler pour permettre aux parents de boucler les fins de mois, dû à l’augmentation des coûts des produits de base et du logement. Il faut des solutions de rechange. C’est une question de responsabilité sociale, dans un pays d’abondance comme le nôtre, conclut-on chez CATTARA.

Source : Mario Dufresne

 

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