Guérir pour transformer, transformer pour guérir : déracinons la violence

La campagne annuelle des 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes, qui se déroule présentement et se poursuivra jusqu’au 6 décembre, est une occasion de réfléchir collectivement au phénomène des différents types de violence qui touchent les femmes et de présenter des solutions concrètes pour enrayer ce fléau. Dans le cadre de ces 12 jours, des actions sont organisées par des groupes de femmes dans toutes les régions du Québec pour sensibiliser la population à ce sujet. C’est l’occasion de demander des engagements concrets de la part des gouvernements provincial et fédéral pour éliminer ces violences systémiques qui continuent d’exister malgré les avancées des droits des femmes au Québec et au Canada. Rappelons nous aussi que si certaines femmes ont obtenu des victoires, d’autres les attendent encore.

En 2022, nous vivons dans une société où la violence touche de nombreuses communautés. Le sexisme, les violences sexuelles, le racisme, ou encore l’homophobie touchent les femmes du monde depuis la racine même de leur existence. En effet, là où la violence devient systémique et imprégnée dans les vices de la société, nous souhaitons cette année déraciner ses origines. Comprendre la violence à sa base afin de guérir les nombreuses blessures mentales, morales et physiques qu’elle laisse encore.

​Nous avons la conviction que les mentalités doivent changer, les systèmes se transformer et qu’il faut guérir la société dans son ensemble pour permettre aux victimes de reprendre leur pouvoir.

​Pour cela, nous pensons qu’il est nécessaire de comprendre les origines de cette dite violence, la violence genrée est souvent décrite comme un phénomène individualisé, mais il est temps de montrer que ce phénomène est un problème collectif. Il est essentiel de donner aux femmes l’espace nécessaire afin d’être entendues, notamment à celles dont la parole est trop souvent ignorée : les femmes autochtones, les travailleuses de la santé, les femmes que la société racise, les femmes immigrantes, les personnes LGBTQ+, les femmes en situation de handicap, celles vivant avec des enjeux de santé mentale, les femmes incarcérées ou judiciarisées, les femmes sans statut, les travailleuses du sexe et les femmes en situation d’itinérance.

​Aujourd’hui, bien que la parole se délie, les violences demeurent. L’accès aux services obstrue encore le parcours de nombreuses personnes. Sur le terrain, nous constatons qu’aucun droit ou autre forme de protection, que nous avons obtenus grâce aux luttes antérieures, ne peuvent être tenus pour acquis. Encore tellement d’obstacles, de discrimination et d’inégalités affectent les personnes à la croisée des oppressions, les violentent, les fragilisent, voire les tuent. Ces violences systémiques persistent de façon d’autant plus insidieuse puisqu’elles se développent et se nourrissent dans le silence. C’est pourquoi nous avons la certitude que c’est en se rendant à la source de ces violences que guérison et transformation seront possibles.

Dans notre région, l’organisme La Gîtée a pour mission d’offrir, aux femmes victimes de violence conjugale et à leurs enfants, un milieu de vie sécuritaire et accueillant ainsi que toute une gamme de services dont le but premier est de permettre aux femmes de reprendre du pouvoir sur leur vie. Vous pouvez les contacter au 418 335-5551, ou par courriel à info@lagitee.ca.

Source : 12joursdaction.com

Au sujet Guy Jacques

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