Par Denyse Gauthier, Thérèse, Hélène et Candide Lessard
Fernand Lessard a appris son métier de cordonnier-sellier chez ses parents, à Saint-Éphrem de Beauce, puis chez Jos Huot à Mégantic. Dans les chantiers où il est allé travailler pendant un temps, il a connu Roland Boisvert. Ce dernier l’a encouragé à venir s’établir dans le village de Stratford. Bien décidé à travailler pour lui-même, Fernand a loué l’ancien poulailler d’Eugénie Rivard-Caron pour y établir son commerce, en 1945. Il s’est marié l’année suivante avec Thérèse Turcotte, de Saint-Éphrem. En 1950, Fernand a construit sa maison, adjacente à sa cordonnerie-sellerie.
Au début, son travail consistait surtout à fabriquer des articles de sellerie : harnais, brides, traits, œillères, colliers d’attelage. Sa clientèle venait d’assez loin aux alentours, sans oublier les services aux chantiers de Gabriel Boisvert et de Georges Thibault. En hiver, durant les chantiers, il n’était pas rare de le voir travailler les fins de semaine jusqu’à minuit pour réparer d’urgence les équipements des travailleurs.
Il fabriquait aussi des bottines de travail (des bottes à tuyau) : il achetait des pieds en caoutchouc chez L.P.Royer de lac Drolet et cousait des hausses en cuir selon la longueur demandée par les clients. Il commandait son cuir par catalogue chez Hector Lamontagne de Montréal. Le cordonnier achetait ou, au besoin, fabriquait et réparait ses outils lui-même.
Au fil des ans, sa famille s’est agrandie. Les articles de sellerie devinrent moins demandés. Aidé par sa famille pour la vente, l’étiquetage, le classement, il a commencé à vendre, souvent à crédit, des souliers, sacs à main (sacoches), sacs d’école et autres objets en cuir.
Vers 1995, Fernand a fermé boutique. Il a pris sa retraite avec son épouse, après une vie bien remplie.
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