Comme promis dans ma chronique de février dernier, je vous présente maintenant les six enfants de Samuel Bois et Alix Deslongchamps. Rappelons-nous que l’instruction et l’avenir des jeunes étaient d’une grande importance pour ces parents.
Amathe, premier enfant de la famille, est né le 24 décembre 1888 à Sainte-Perpétue, comté de L’Islet. En 1914, il épouse en premières noces Adélaïde Vallières puis, en secondes noces, le 2 septembre 1967, Émy (Émérentienne) Galibois, veuve de Lorenzo St-Pierre. Amathe entre au service du groupe Québec Central en 1908 à Saint-Henri Jonction, puis la compagnie de chemin de fer l’envoie à Dudswell, Thetford Mines, Tomifobia, Saint-Gérard et North Hatley avant de lui offrir le poste de chef de gare à Garthby en 1937. Amathe est très estimé par la direction de la Société et afin de souligner l’importance et l’excellence de son travail jour après jour pendant presque 50 ans, ainsi que celui de M.R. Émile Rheault (opérateur, expéditeur de trains à Sherbrooke), une grande fête est organisée par la Compagnie. Elle se tient en décembre 1953 à l’hôtel New Wellington de Sherbrooke, où plusieurs dirigeants sont présents. Amathe est décédé le 2 juillet 1976 à Disraeli et inhumé à Garthby.
Marie-Anne, une première fille, voit le jour à Stratford le 31 juillet 1890. Même si elle reste célibataire, Marie-Anne a une vie des plus remplie. De 1922 à 1933, elle est agente d’immeuble à San Diego. En 1934-1935, on la retrouve contremaître pour la Compagnie Morin (usine de bois de sciage) à Trois-Rivières (ou Causapscal). Lors du décès de l’épouse de son jeune frère Hyacinthe, qui habite à Héberville-Station, elle s’occupe de ses enfants, en plus, quelques années plus tard, de prendre soin de ses parents, son père Amathe étant devenu aveugle.
Plus tard, Marie-Anne agit à titre de directrice de l’École des arts ménagers du Québec et, de 1939 à 1941, à titre de technicienne visiteuse des écoles ménagères. Vers la fin de sa vie, elle revient s’installer à la maison paternelle, où son frère Amathe l’attend. Elle est décédée le 19 juin 1967 à l’âge de 76 ans à Garthby et est inhumée au cimetière paroissial.
Samuel (Anselme) est né à Garthby le 21 avril 1892. Avant d’être ordonné prêtre à Garthby par Mgr Paul Larocque le 3 janvier 1915, Samuel fait ses humanités au collège Sainte-Anne de La Pocatière et au Séminaire de Sherbrooke. Pour sa théologie, il retourne au Séminaire puis à l’Université McGill de Montréal. Sa première cure se déroule à Saint-Edmond de Coaticook, puis, dès 1916, à Saint-Michel de Sherbrooke où il fonde, en 1918, le journal Le Messager de St-Michel de Sherbrooke. De 1918 à 1923, il poursuit son ministère à Lancaster, aux États-Unis. En 1923-1924, on le retrouve à Saint-Aimé d’Asbestos puis à Saint-Cajetan de Mansonville, de 1924 à 1929.
En 1930-1931, il fait un voyage à Paris puis à Rome et, à son retour il devient professeur privé à Montréal, et ce, jusqu’en 1936, c’est-à-dire au moment où il quitte la soutane. C’est à ce moment qu’il fonde l’Institut psychologique de Montréal, qui offre des services en orientation professionnelle, en sélection des employés, en mesure de l’opinion publique, en promotion des ventes et en problèmes cliniques. La division d’opinion se transforme en une organisation spéciale, soit la Opinion Surveys Ltd, et Samuel en devient le vice-président. En 1941, il est nommé directeur du département clinique fondé par l’Hôpital Hôtel-Dieu de Sherbrooke.
En plus de prononcer des conférences dans des congrès, il participe à des publications médicales, dont L’Action médicale, en plus de publier dix livres (autant en français qu’en anglais), dont La Découverte de soi-même (1937), La profession d’agronome (1941), Le Bonheur s’apprend (1946). À toute cette activité professionnelle, il faut ajouter qu’il fait partie de la Canadian Psychology Association (CPA), qu’il est membre du comité général ainsi que président du comité français de la CPA pour des tests de guerre, membre de la Chambre de commerce du district de Montréal, membre du bureau médical de l’Hôtel-Dieu de Sherbrooke et examinateur en chef pour l’armée. Du côté personnel, il épouse en 1919 Carry Hill de Gaspé, et le couple adopte deux enfants. Émigré dans les années 1950 en Californie à San Diego puis à Rancho Santa Fe et finalement à Los Angeles, il épouse en secondes noces Éva Ducharme. Il enseigne à l’Université Beverly Hills de 1956 jusqu’à peu de temps avant sa mort. Décédé en Californie le 2 janvier 1978, Joseph Samuel Anselme Bois, M.A. et Ph. D. donne son corps à la science.
Parlons maintenant de Hyacinthe, le troisième garçon de la famille. Il est né à Garthby le 5 mai 1896 et décédé accidentellement à Hébertville-Station, au Lac-Saint-Jean, le 1er juin 1957. Lorsqu’il était jeune homme, Hyacinthe fait partie du corps des Gardes grenadiers canadiens de l’Armée canadienne, le plus ancien régiment d’infanterie de la Milice canadienne, et il se retrouve en France et en Belgique de 1916 à 1918 dans le cadre de la Première Guerre mondiale (Grande Guerre). Il y survit et, de retour, il épouse en premières noces, en 1919, Laurette Savard. Le nouveau couple s’installe à Garthby pendant deux ans avant de prendre la route pour Hébertville. La famille d’Hyacinthe compte 18 enfants, dont trois couples de jumeaux. Malheureusement, ces derniers ainsi que deux autres bambins meurent à la naissance. En 1935, c’est sa Laurette qui disparaît. Il épousera quelque temps après la sœur de Laurette, Marie-Anne. Tout comme son frère aîné, il étudie à Sainte-Anne-de-La-Pocatière et devient agronome. Il devient responsable du comté régional d’Hébertville Station pour ensuite y devenir agronome régional.
En 1937, il est membre fondateur de l’Ordre des agronomes du Québec et, en 1947, conseiller provincial de ce même ordre. En 1947-1948, il préside la section du Lac-Saint-Jean–Saguenay. Hyacinthe s’implique également dans la vie communautaire de son coin de pays. Il siège à titre de conseiller municipal à Saint-Wilbrod d’Hébertville-Station de 1928 à 1930 et en 1941.
Arrive Elphège, le dernier garçon de la famille, le 25 juillet 1900 à Garthby. Il épouse en premières noces, le 28 septembre 1927, Flora Vallières et, en secondes noces, Marguerite Vallières, la sœur de Flora, le 29 septembre 1960. Elphège connaît également une fructueuse carrière. Il est professeur titulaire en bactériologie et biochimie à l’Université Laval de Québec et membre du bureau de direction de la station de recherche en biologie de l’Université à Grande-Rivière, berceau de la recherche océanographique au Québec. Tout comme son frère Samuel, il publie des articles, dont certains dans la revue Le Naturiste canadien, participe avec des collègues à des travaux sur le sucre d’érable, donne des conférences et prend part à plusieurs congrès, dont celui de l’ACFAS (Association canadienne-française pour l’avancement des sciences) en 1939. N’oublions pas qu’Elphège devient également président de l’Institut canadien de chimie. Il laisse à son décès cinq enfants, fiers de la prolifique carrière de leur papa.
Voici enfin la benjamine de la famille, Monique, née à Garthby le 22 septembre 1902. C’est à la vie religieuse qu’elle consacrera sa vie. Le 2 août 1923, elle entre à la maison des Sœurs missionnaires de l’Immaculée-Conception et, le 25 mars 1926, elle devient sœur Sainte-Thérèse et est assignée à des travaux d’imprimerie. En 1959, c’est à la fabrication des hosties qu’on la retrouve puis, en 1986, elle devient la sacristine de la maison de Joliette où elle habitait toujours en 1992.
Samuel et Alixe, de là-haut, doivent se féliciter d’avoir mené à bien leur projet de faire des jeunes et, surtout, d’avoir fait de leurs enfants des personnes aussi instruites et engagées dans leur milieu.
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