Par : Marie-Andrée Brière
Depuis six mois, le Québec a été placé sur pause et tourne au ralenti. On ne sort plus, on regarde la télé, les films et spectacles sur les réseaux sociaux. Tout s’est arrêté brutalement. Les salles sont fermées, les cinémas, les galeries, les musées et les ateliers d’artistes aussi. Parmi celles et ceux qui souffrent particulièrement de la situation, on compte, outre les citoyens et le public, les artistes, créateurs, professionnels et artisans du milieu culturel. Que nous vivions dans de grandes ou petites villes, nous sommes tous affectés par la situation.
La culture est un milieu fragile. En région, elle a fait son nid lentement, à petits pas, brisant les préjugés voulant que la culture ce soit pour les autres, ceux des grandes villes, ceux d’ailleurs. Et là, plus rien n’est offert, COVID oblige. Ce que nous avons mis des années à bâtir est-il en train de disparaître, de s’effacer de nos habitudes ? C’est ma crainte la plus vive.
Cette année, Les journées de la culture s’essoufflent, ne pouvant offrir que des activités virtuelles. Le Chemin des Artisans n’a pas eu lieu, privant artistes, artisans et public de rencontres enrichissantes, d’occasions de se découvrir les uns les autres, de se parler et d’acquérir, si petite soit-elle, une pièce d’art ou d’artisanat. Les salles de spectacles comme le Cabaret des arts et la salle Dussault sont fermées et les festivals tout comme les symposiums de peinture ont suspendu leurs activités. Le Cinéma du lac annule ses films, laissant vide un auditorium magnifique et le public décontenancé, en manque de cinéma.
Oui, je crains de voir s’effacer lentement de nos mémoires et de nos habitudes ces sorties culturelles qui font de nous ce que nous sommes et par lesquelles nous nous reconnaissons, nous nous rencontrons et échangeons.
Dans nos villages, il y a plusieurs bâtiments commerciaux inoccupés, vides d’activité, avec de grandes vitrines tout aussi vides. Pourquoi ne pas les animer avec des œuvres d’artistes d’ici, peintures, photographies, sculptures et autres ? Ne serait-ce pas là un moyen de soutenir la culture qui se meurt lentement mais sûrement et de redonner aux artistes une place au sein de nos communautés ? De maintenir le pont entre la culture et les gens ?
Vous, décideurs élus, pourquoi ne pas amorcer ce mouvement d’animation qui ne vous coûte rien si ce n’est la volonté d’appuyer la création et les artistes de notre milieu qui animent notre culture et qui mettent de la couleur dans nos vies ? N’attendons pas que la pandémie passe, les désastres qu’elle aura faits, outre la santé, seront peut-être irréparables.
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