Frappé de plein fouet par la première vague de la pandémie alors que plus des trois quarts de ses entreprises étaient à l’arrêt, le secteur culturel voit la deuxième vague apporter son lot d’incertitudes quant à la reprise des activités.
La publication des résultats d’une enquête de l’Institut de recherche sur les PME (INRPME), faite en association avec l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) auprès de 1298 entreprises à travers le territoire du Québec en mai-juin 2020, nous permet de constater que le secteur des arts-spectacles-loisirs figure parmi les plus pessimistes en ce qui concerne l’avenir. Ce sont tant le développement que la survie de ces entreprises qui sont remis en cause. Plus de 79 % des entreprises du milieu culturel ont subi une baisse importante de leurs activités pendant la première vague, comparativement à 41 % des entreprises tous secteurs confondus au Québec. C’est 59 % d’entre elles qui ont enregistré une baisse de plus de la moitié de leurs revenus, contre 46 % du total des entreprises. Des licenciements ont également affecté plus de 52 % des entreprises culturelles contre 36 % pour les autres secteurs.
Le déconfinement de l’été 2020 a suscité l’espérance dans le secteur culturel, mais ce fut de courte durée. En effet, les mesures sanitaires ont obligé les salles de spectacle à fonctionner à capacité réduite. Que ce soit pour une petite salle comme le Cabaret des arts de Disraeli ou le Cinéma du lac, avec la contrainte d’accueillir seulement 25 ou 30 % du public habituel, les frais fixes courant toujours, la rentabilité n’est plus au rendez-vous et force l’arrêt des activités.
Ébranlé depuis octobre par la deuxième vague de COVID-19 qui a forcé une nouvelle fois la fermeture des lieux culturels, M. David Laferrière, président de l’Association professionnelle des diffuseurs de spectacles (RIDEAU), s’inquiète plus que jamais pour l’avenir du milieu culturel. « On ne peut rien prévoir. […] Certains se demandent s’ils pourront passer à travers les prochains mois. »
Le soutien financier offert par les gouvernements depuis le printemps ne s’applique pas facilement à tout le milieu. Le secteur est complexe, les besoins spécifiques, variables d’une entreprise à l’autre. C’est d’une aide ciblée que le milieu culturel a besoin, comme le souligne M. Laferrière.
Alors, comment s’en sortiront les entreprises du secteur culturel dans nos régions éloignées des grands centres ? Nos infrastructures, souvent fragiles, se remettront-elles de cette longue phase d’inactivité bien involontaire ? La durée de la mise sur pause est un facteur déterminant d’une éventuelle relance de ce secteur. L’avenir demeure incertain.
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