Éditorial

LES ÉLECTIONS QU’OSSA DONNE ?
Mario Dufresne
Ça y est, c’est parti ! La période de dépôt des candidatures aux postes d’élu. e. s municipaux est ouverte depuis le 19 septembre et ce, jusqu’au 3 octobre, 16 h 30. Les élections auront lieu le 2 novembre 2025.
Dans les années 70, Yvon Deschamps se questionnait sur la pertinence d’appartenir à un syndicat, c’était bien entendu du second degré. Or, aujourd’hui, plusieurs demandent si voter en vaut encore la peine cette fois, c’est du premier degré et un bon nombre répondent par la négative. Surtout lors des municipales.
Au dernier scrutin, en 2021, le taux de participation, pour l’ensemble du Québec, n’atteignait même pas les 40 %. Le décompte affichait un faible 38,7 %, ce qui représente une baisse de 6 points par rapport à 2017.
Bien que l’on dénote un taux de participation plus élevé dans les municipalités de petite taille soit 54,5 % pour les moins de 2 000 habitants et 45,4 % dans celles qui comptent entre 2 000 et 4 999 habitants, par exemple Disraeli, qui a enregistré un taux de 59,4 %, il n’en demeure pas moins que le scrutin municipal n’est pas une cause d’embouteillage sur les routes.
On le sait tout ça, me direz-vous. À chaque élection, vous êtes là à nous rebattre les oreilles avec le sujet et à tenter de nous culpabiliser si l’on ose parler d’abstention. Mais ça, c’est lorsqu’il y a des élections. Car ce n’est pas toujours le cas.
Donc, le problème ne se situe pas uniquement dans le nombre de votants, il est tout aussi présent dans le nombre de candidates et candidats.
Dans la MRC des Appalaches seulement quelques maires et mairesses ont eu à affronter des adversaires. Pire, sur les 11 municipalités qui la composent, cinq (5) n’ont pas eu à organiser d’élections, faute d’opposition. C’est presque la moitié ! Du côté du Granit, c’est un peu mieux, mais il n’y a pas de quoi pavoiser. Là aussi, aucune opposition pour occuper le siège principal. Par contre, 17 municipalités sur 19 ont tenu un scrutin.
Est-ce toujours le désintérêt de la population qui fait que l’on peine à remplir les fauteuils ? Pas sûr.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer, du moins en partie, le phénomène, de plus en plus répandu dans les pays occidentaux.
Toutefois, ce qui revient le plus souvent, c’est la rémunération souvent modeste en comparaison des tâches à accomplir, le peu de considération et les critiques injustifiées, la pression exercée par les citoyens jumelée paradoxalement au manque d’intérêt. Quand ce n’est pas carrément des cas de violence physique ou psychologique. Enfin, le manque de relève joue aussi son rôle. De plus en plus revient sur le tapis, la complexité grandissante des dossiers en lien avec les autres paliers de gouvernement ce qui pousse plusieurs édiles vers la sortie de secours.
Le risque grandissant qui accompagne ces nouveaux phénomènes est que des groupuscules bien structurés et au fait de la situation en viennent à prendre le contrôle de nos municipalités. À ce moment, il sera peut-être trop tard pour réaliser l’importance de la présence citoyenne dans les affaires municipales… Le seul pouvoir de proximité qu’il nous reste.
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