Homme de mots et d’images
Par Daniel St-Laurent
Faut bien se le dire, le monde ne va pas bien. Plus ça va, pire c’est. Plus les bombes tombent, moins j’arrive à imaginer vraiment ce qui pourrait changer ça. On devra se faire des réserves pour rêver mieux, pour se donner de l’espace. Pour créer. Pour s’alimenter. Pour naître et renaître au tout neuf du jour.
Novembre, la lune prend toute la place. Il fait nuit longtemps. Nous avons changé l’heure pour changer si peu. C’est la nature qui exige le gros foulard, la tuque et des mitaines. Quel pays quand même. Ce pays où nos ancêtres ont mis pied, ne sachant pas ce que l’aventure de vivre allait leur apporter. Bâtir maison, école, village. Trouver l’eau. Trouver ses raisons. Défricher l’histoire. Sa parole. Son chant.
Malgré tout, la vie ici a créé nos chances sans qu’on le sache. Aucune guerre chez nous, du moins pas celle qu’on voit sur nos écrans en couleurs. Un peu de misère bien sûr, mais tellement pas grand-chose comparé à la souffrance que vivent des peuples pas si loin, un peu voisins. La terre est toute petite. Si fragile. Comme un bouton d’or FRAGILE.
Tout en y étant sensible, je dessine des oiseaux sur ma tête. J’arrose ce que j’appelle du bonheur pour que le jardin illumine l’espérance en équilibre. Oui cet espoir si précieux. Ce désir de vivre sa vie avec des allo, bonjour au petit matin avec un café pour attendrir. Nous avons besoin d’être réconfortés tous les jours, et ça depuis le premier moment de notre existence. Ce qui fait naître la route des lendemains. La présence.
Je pense à ces dictateurs qu’on endure, non pas par choix mais par peine. Ces hommes mal inspirés qui s’enveloppent de fausses puissances pour mener la vie vers un cul-de-sac certain. Comment peut-on en être rendu là ; toujours recommencer l’histoire avec toute sa dureté en déséquilibre. Nous allons tous mourir. Disparaître. Pour laisser la place aux vivants. Qui protège le vilain ? Le désordre ? Cette folie humaine ?
À travers la nuit criblée de milliers d’étoiles, je regarde ce que je peux voir de l’univers. C’est à cet endroit qu’il est possible aussi d’imaginer notre humanité. Comme avec le regard des enfants, le monde devient lumineux, un peu magique. Hum, je dirais plutôt très magique. Des étoiles filantes dansent au plafond de nos pensées. Le silence de la nuit transporte tout l’amour qu’on ressent. C’est géant de vérité. Le jour. La nuit. La rivière qui coule. La truite qui trouve son chemin. L’existence quoi ! Nous portons tous et toutes nos propres histoires comme dans nos sacs à dos pour transporter le monde au grand complet. Le grand manège tourne toujours. L’arbre qui meurt laisse la place pour libérer une nouvelle pousse, une nouvelle rose. Un flocon d’amour sur une planète bleue. Un bijou dans nos mains. Une pierre précieuse, la vie.
C’est novembre tout partout dans nos cœurs.
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