L’Humeur des paysages

Je côtoie chaque jour des gens qui s’émerveillent devant les animaux, name it : chiens, chats, écureuils, ratons laveurs (comme celui de Charlie qui vient nous annoncer le printemps), etc. Moi aussi j’aime bien les bêtes en général, mais quand le tamia me crie dessus dans la forêt, je ne me considère pas intruse et lui rétorque qu’il est bien peu partageur. Lorsque le renard vient saccager la moitié du poulailler, je ne le trouve pas cute pantoute. Il n’y a qu’en ville qu’on nourrit les animaux sauvages pour le plaisir ; à la campagne, nous envisageons autrement la relation qui nous lie et nous sépare d’eux. On nourrit les poules et prenons leurs œufs en échange, les chats chassent les souris, les chiens éloignent le coyote… Ce qui n’exclut pas l’affection que nous éprouvons pour eux, qui a « aussi » le droit d’être gratuite. Car vous me connaissez suffisamment maintenant pour savoir que jamais je ne minimiserai le caractère sacré et l’effet thérapeutique de l’amour. Qu’on le porte aux oiseaux, aux grenouilles, pourquoi pas à la mignonne moufette, à la pataude marmotte ou aux humains, l’amour implique la compassion, l’empathie, la fraternité-sororité, j’irais même jusqu’à y inclure l’altruisme, à ne pas confondre avec la soumission ou la dépendance, qui sont, quant à elles, contraires à l’amour.

Photo par Charlie McKenzie

Par ailleurs, il peut paraître tentant ou opportun à certains de profiter des failles ou des faiblesses de l’autre ; et vous me connaissez suffisamment maintenant pour savoir ce que je pense d’eux : ce sont de pauvres hères qui détiennent un pouvoir factice et qui ont bien peu évolué depuis leur mutation de chimpanzés. Il peut sembler tentant ou opportun de laisser faire, en se berçant d’illusions et de faux jugements. Je pense encore que le sentiment d’impuissance que nous ressentons parfois est une arme plus forte qu’un canon, qui détruit sur son passage l’espoir, la rédemption, la joie, auxquels nous avons le droit et le devoir de croire. Pour ne pas finir barricadés dans le poulailler dans lequel s’est introduit le raton qu’on trouvait si cute cinq minutes auparavant.

Dyane Raymond
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