Par Jean Boilard et l’aide de lIA
Les incitatifs financiers pour l’achat de véhicules électriques ont un impact majeur sur leur adoption, selon une nouvelle étude de la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval. Ces subventions ont permis d’augmenter l’adoption des voitures électriques de plus de 113 %, un chiffre significativement plus élevé que celui des véhicules hybrides, dont l’adoption a augmenté de 81 %.
L’étude, dirigée par le professeur Julien Lépine et publiée dans la revue *Transportation Research Part A*, a analysé des données provenant de 30 pays européens entre 2012 et 2021. Les résultats démontrent que le coût d’achat est un facteur déterminant pour les consommateurs, tandis que les incitatifs liés à la possession de véhicules électriques, comme des rabais sur le stationnement ou l’immatriculation, n’ont pas d’effet sur leur adoption. « Si l’on se limite à ces avantages, cela ne suffit pas pour encourager une transition vers les voitures électriques », explique Lépine.
L’étude révèle également que les effets positifs des subventions ne se font pas sentir immédiatement. Le taux d’adoption atteint un pic après environ deux ans suivant l’introduction des mesures incitatives, et ces effets perdurent durant au moins quatre ans. Cependant, lorsque ces subventions sont retirées, le taux d’adoption retombe aux niveaux précédents, ce qui montre leur importance continue pour maintenir l’intérêt des consommateurs.
Les chercheurs ont aussi observé que les subventions ont un impact plus important dans les pays moins riches, avec un produit intérieur brut inférieur à 31 000 dollars américains par habitant. « Dans ces pays, le pouvoir d’achat plus faible rend les subventions encore plus cruciales pour encourager l’adoption des véhicules électriques », indique Lépine. De plus, dans les pays où l’énergie renouvelable est abondante, les consommateurs sont plus enclins à adopter ces véhicules, conscients des faibles émissions de gaz à effet de serre lorsque l’électricité provient de sources vertes.
Au Québec, où l’hydroélectricité est une ressource clé, les subventions pourraient jouer un rôle décisif pour accélérer la transition vers une flotte de véhicules électriques. « Tous les éléments sont réunis pour que des incitatifs bien conçus aident à électrifier rapidement les transports », conclut Lépine.
En revanche, l’étude montre que la hausse des prix de l’essence n’a pas d’effet significatif sur l’adoption des voitures électriques. Même avec des coûts d’essence plus élevés, les consommateurs ne se tournent pas nécessairement vers des véhicules plus écologiques. Enfin, bien que cette étude se concentre sur les véhicules personnels, les auteurs estiment que les mêmes conclusions pourraient s’appliquer aux véhicules lourds, tels que les camions et autobus.
En conclusion, les subventions à l’achat se révèlent être un outil essentiel pour encourager l’adoption des voitures électriques, notamment dans des régions comme le Québec, où les conditions sont particulièrement favorables à une transition vers une mobilité plus verte.
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