À l’automne dernier, le maire de Disraeli M. Jacques Lessard nous annonçait une révision du fonctionnement de la bibliothèque de la ville. Et bien voilà, c’est fait. La mauvaise nouvelle c’est que le nouveau tarif mensuel, à compter de janvier 2016, bondit à 100$ par abonnement. Le maire, accompagné de l’agente culturelle Julie Deslauriers, nous indiquait que cela représente le coût total du service de la bibliothèque municipale. Bien sûr, plus il y aura d’abonnés, moins cela coûtera cher par abonnement. La bonne nouvelle c’est que la ville de Disraeli va défrayer la grande partie des coûts pour ses contribuables, de telle sorte que l’abonnement individuel ne coûtera au final que 10$, le familial 15$ et celui des ainés 5$. Par contre, les citoyens non résidents de toutes les autres municipalités du Grand Disraeli devront payer le prix fort pour cet équipement culturel qui devrait avoir une envergure régionale. Les autres municipalités du Secteur Sud accepteront-elles de rembourser, comme par le passé dans certains cas, une telle différence? La question est ouverte.
Ce qui est le plus désolant dans cette affaire c’est que la révision du fonctionnement n’apporte pas de bonification du service : toujours le même accès limité à deux soirs semaine, toujours le même local exigu, absence de lien au réseau des bibliothèques et pas plus de livres. Rappelons ici que la bibliothèque de Thetford offre aux non résidents, pour 65$ par abonnement, un large accès à un local spacieux, bien informatisé avec une variété de livres incomparable. Doit-on toujours payer beaucoup plus cher pour le même service… un peu pauvre? Oui, je sais, il y a les coupures, l’austérité, la rigueur budgétaire, les coûts réels, etc.

Le maire nous affirme que les améliorations du service sont à venir, qu’il faut lui faire confiance. Il en veut pour preuve les faits suivants : signature en décembre d’une nouvelle entente d’échange de services de trois ans avec la polyvalente de Disraeli; création d’un comité de coordination pour gérer la bibliothèque, où la ville sera représentée par son agente culturelle; mise en place de plus d’animation et de communication pour en faire la promotion.
Alors c’est à voir, un dossier à suivre. Cependant, ce qui est certain, c’est que les citoyens des municipalités du Secteur Sud devraient être traités équitablement, sur le même pied, en ce qui concerne cet équipement culturel essentiel. La bibliothèque de Disraeli nécessite une vision et une concertation régionale : elle doit être celle du Grand Disraeli. Nos édiles doivent faire preuve de leadership et travailler ensemble pour doter la région d’une bibliothèque solide, car il y a bien peu dans un rayon de 25 km autour de Disraeli. Une bibliothèque dans une communauté, c’est la lumière de la connaissance, l’accompagnement nécessaire de l’éducation des petits et le divertissement de l’esprit dans notre monde si tourmenté. Comment s’en passer?
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