Ligne électrique vers Boston : Hydro-Québec frappée, mais toujours en ligne

Les électeurs du Maine se sont prononcés contre le projet New England Clean Energy Connect (NECEC), la ligne de transport d’électricité d’Hydro-Québec qui traverserait les MRC des Appalaches et du Granit pour rejoindre Boston au Massachusetts. Au total, un peu plus du tiers des électeurs ont participé au scrutin référendaire. Un scrutin démocratique, hautement médiatisé et publicisé de l’autre côté de la frontière : une guerre ouverte entre proligne, pour des raisons d’économie verte, et antiligne, pour des raisons d’économie fossile ou de protection de la faune et de la flore. Près de 60 % des citoyens votants du Maine ont finalement rejeté le projet, même si la construction est commencée depuis janvier 2020 et que le partenaire d’Hydro-Québec a déjà dépensé 400 M$ US pour faire avancer le projet, dont le coût total est estimé à un milliard de dollars américains.

Le gouvernement Legault estime qu’Hydro-Québec et son partenaire Central Maine Power peuvent aller de l’avant malgré leur cinglante défaite référendaire. Les avantages environnementaux et les retombées économiques de ce projet ont été reconnus par la totalité des organismes réglementaires américains concernés, et les permis et autorisations ont été accordés, incluant une autorisation présidentielle et des autorisations du département de l’Énergie des États-Unis. Ils entreprendront les actions nécessaires pour faire reconnaître leurs droits et assurer la poursuite de la construction du projet. Et puis, le vote à peine terminé, le partenaire américain d’Hydro-Québec était déjà devant la Cour supérieure du Maine. Considérant comme illégale et inconstitutionnelle la démarche référendaire, il réclame d’en invalider le résultat.

Des lignes, des lignes électriques qui vont ici, chez nos voisins américains ou devant les tribunaux ? Photo par Yves Lirette

Le 5 novembre, Hydro-Québec s’exprimait ainsi : « À la suite du dépôt de la poursuite de notre partenaire américain, Hydro-Québec conteste également devant les tribunaux l’initiative référendaire. Ainsi, Hydro-Québec s’est adressée hier à la Cour supérieure du Maine afin d’intervenir dans cette poursuite judiciaire et faire valoir divers arguments légaux. Hydro-Québec souhaite notamment faire reconnaître les protections constitutionnelles de l’État du Maine et des États-Unis visant ses engagements contractuels avec des entreprises américaines et l’État du Maine ».

Rappelons que les conséquences sont importantes : l’électricité exportée rapporterait au Québec une dizaine de milliards sur 20 ans, tout en mettant fin à l’utilisation importante d’énergies fossiles, un plus contre les changements climatiques.

Le Québec, Hydro-Québec et plusieurs de nos municipalités demeureront dans l’expectative pour encore longtemps. Un dossier chaud qui fera encore des gorges chaudes… À suivre.

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