Changement, quand tu nous tiens…
Par Dyane Raymond
Un jour notre voisin Luc est entré en trombe dans la maison, tout excité : « La vie, c’est fort ! » s’est-il émerveillé. Il venait d’apercevoir les premiers bourgeons printaniers. Après un dur hiver – car même quand ils le sont moins, ils le sont malgré tout. Cette saison-là, on passe « à travers »; quand on est rendu en février, mars, ça devient une évidence. Et si elle est et restera une saison d’enchantements, elle n’en épuise pas moins, et puise dans nos réserves, dans ce qu’il nous reste de forces et courages. Cette saison, je l’aimerai toujours, même rendue là. Même si elle aura laissé, dans son sillage, des fièvres et des grippes, des tours de rein et des muscles endoloris, des ennuis et des lassitudes, quelques nuits blanches aussi, mais ça… Des morts encore, salutations à l’ami Charlie de Saint-Jacques, et au grand Yves de Saint-Fortunat.
C’est un temps de changements, prédit l’année lunaire du serpent dans le calendrier chinois. Pas besoin de croire aux horoscopes pour penser que c’est de bon augure. Le changement, même si les humains, par nature, nous y sommes rébarbatifs, nous confronte à nos petites et grandes peurs, à nos petits et grands statu quo, à nos petits et grands conforts indifférents. Alors oui, j’avoue que devant lui, j’angoisse, j’insomnie, je m’énerve, mais je vais le traverser, et une fois rendue, ben, je ne sais pas, suis pas devin, mais je veux croire que je serai heureuse d’un printemps, comme dirait Paul Piché. Peut-être alors, passerai-je du silence feutré à l’éclatement de ce miraculeux vert tendre? Peut-être alors, passerai-je du vide de l’absence à une certaine présence, inconnue jusqu’alors? Ou peut-être que non, peut-être que ce ne sera rien, ou ni mieux ni pire, juste autrement; on ne peut pas savoir. Un pas aura néanmoins été franchi. Un petit pas pour l’homme. Je ne demande pas la lune.
Le changement n’amène pas forcément le beau temps, il offre toutefois un regard changé, des visions de soi et du monde auxquelles il faut s’adapter ou s’opposer, qu’il faut apprivoiser ou soutenir. Je suis la première à apprécier et chercher à protéger mon ordinaire et ma routine; ça me rassure, me repose, me dispose à laisser mon humeur vagabonder dans des brins de lumière, à prendre un élan ou, au contraire, à lâcher le morceau afin de pouvoir accueillir en paix… le changement.
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