«Je reviens avec plein de beaux souvenirs de ce voyage. (…) Je retiendrais aussi la grande qualité de l’organisation de cette course, les paysages extraordinaires et la difficulté du parcours». Voilà quelques commentaires formulés par le marathonien Éric Breton en marge de sa participation à la course Transmartinique qui s’est déroulée le 6 décembre dernier et dont le projet avait été le sujet d’un article dans l’édition d’octobre du Cantonnier.
Parti avec sa famille pour une semaine en Martinique, Éric Breton était donc dans le peloton de départ comptant 304 coureurs avant l’aube (3h) du 6 décembre. Cette course extraordinaire style «iron man» ne ressemble en rien à ce qu’on connaît des marathons : sa distance est de 133km, sa piste est tout sauf en ligne droite sur fond plat (sentier de brousse avec un dénivelé de 1 300m), durée entre 15 et 40 heures environ. Chacun dispose d’un sac à dos contenant une lampe frontale et des rafraîchissements entre autres.
Dès le départ, le coureur est appelé à gravir le mont Pelé (1300m); «Il ne faut pas brûler toutes ses cartouches», fait remarquer Éric qui avoue avoir particulièrement apprécié cette ascension : «Mes jambes étaient entraînées pour ce type de montée». Le reste du tracé traverse l’île jusqu’à l’extrémité sud, ponctué de courtes montées et de diverses descentes grasses (humides) parsemées d’embûches puisqu’il est dans la forêt tropicale.Des stations de ravitaillement aux 15km supportent les coureurs avec contrôle médical obligatoire.
Éric espérait parcourir la distance en quelque 28 heures, mais il aura réussi à franchir la ligne d’arrivée au 9e rang (20 sec. suivant le précédent) après 20h53 d’à peu près tout ce qu’il est possible d’imaginer dans cette expérience limite. «J’ai su prendre les bonnes décisions; j’ai bien géré mon énergie». «Ce que j’ai trouvé le plus difficile fut la gestion de la température qui oscillait entre 24 et 32 degrés Celsius».En réponse à une question, il dira «que le mental compte pour beaucoup dans ces épreuves d’endurance».
224 participants ont complété le parcours, le premier (un Français) en 16h25 et le dernier (un Guadeloupéen) en 43h32. À la ligne d’arrivée tout juste avant minuit le 6 décembre, il s’envolait dès le lendemain matin avec les siens pour le voyage de retour à Disraeli.
Éric a également rapporté d’autres souvenirs de sa participation à l’ultra-trail Transmartinique : des ampoules aux pieds, des écorchures sur les jambes, des quadriceps en compote, etc. «Je suis en voie de perdre des ongles de pieds», révèle-t-il dans l’entrevue accordée au Cantonnier.
Animé par le sentiment grisant d’avoir fait reculer ses limites, il n’est pas surprenant d’apprendre que son prochain rendez-vous avec l’ultra trail est déjà fixé : il s’agit du Grand raid des Pyrénées (160km et 10 000m de dénivellation), un classique du trail mondial,prévu pour le 21 août 2015.
Mille fois bravo, félicitations et à nouveau bonne chance!
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