La grande noirceur

Par Gaëtane Therrien

Film déroutant, cru, intense s’il en est, une allégorie truffée de symboles. C’est l’histoire d’un déserteur canadien-français, parti dans l’Ouest américain pour se cacher et de ses péripéties en tant qu’imitateur de Charlie Chaplin.

Tout débute par ses dix dollars volés dans un bain public. Dès les premiers instants, surgissent une ambiance et des images noires dans un grand pays sans fin et inhospitalier, avec quelques rares trouées de lumière après avoir vaincu un obstacle.

Alors, s’agence une suite d’événements qui le feront pénétrer inexorablement dans un monde infernal où on voit l’être humain descendre dans sa plus totale déshumanité, impensable même.

C’est ici la parfaite illustration de l’allégorie de la caverne de Platon, philosophe grec de l’Antiquité, le père de la philosophie. Ces hommes enchaînés dans une caverne ne peuvent voir son entrée ouverte à la lumière. Si l’un est délivré de ses chaînes, il sera à même de regarder vers la lumière et pourra être guéri de son ignorance.

Car ce film est une quête de la Vérité, dans ce monde d’exploitation humaine et économique, d’esclavagisme et de luttes de pouvoir.

Ce film est tellement complexe soulevant d’immenses questionnements, de voyages dans diverses époques, même l’actuelle.

Est-ce cela le rêve américain qui ne profite qu’aux corrompus totalement dénués de scrupules et du moindre soupçon d’humanisme.

Martin Dubreuil, incarne admirablement bien et avec énormément de discernement et d’abandon le personnage de Philippe.

Je n’ai pas ici la prétention de trouver l’explication de tant de symboles, tant de questionnements. Cependant, après tant de souffrances, tant d’épreuves, est-il permis de croire qu’il est encore possible de retrouver une certaine sérénité, un projet de RÊVE, dont parle l’inconnu, avec les dix dollars « remis » si mystérieusement ?

Film magnifique présenté au Cinéma du lac.

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