Le lac Aylmer en détresse!

Une plage sur un lac en détresse... un peu de mousse polluante, un peu de barbotte...
Une plage sur un lac en détresse… un peu de mousse polluante, un peu de barbotte…

Le lac Aylmer a fait les manchettes cet été, mais pour de bien tristes raisons. Notre lac est vieux, il se meurt.

L’association des riverains du lac Aylmer a commandé une étude du lac à la firme « Naturive » de Thetford Mines. Les résultats sont accablants; il y a eutrophisation avancée du lac Aylmer. Depuis les dix dernières années notre plan d’eau dépérit. Ce vieillissement se traduit principalement par une augmentation incessante de sédiments, la présence de plus en plus abondante de matière organique et de plantes aquatiques et une diminution significative de l’oxygénation de l’eau.

Qu’a-t-on fait durant toutes ces années? Des riverains se sont sensibilisés et ont revégétalisé leurs berges, avec l’aide de l’ARLA. Les fosses septiques conformes sont devenues la norme en milieu rural. Trop peu… Les cyanobactéries ont proliféré sous notre nez, les taux de phosphore ont grimpé et les coliformes fécaux ont pullulé.

Pendant ce temps les autorités ont discuté… et discutent encore. Le rapport de « Naturive » identifie pourtant quatre des cinq municipalités riveraines comme cause majeure de pollution, excluant Stratford, soit Disraeli Ville, Disraeli Paroisse, Saint-Joseph de Coleraine et Beaulac-Garthby.

De vieilles usines d’épuration déversent des tonnes d’eaux usées dans le lac et ses tributaires. En 2013, 85% des surverses des municipalités riveraines provenaient de la ville de Disraeli. Ces quatre municipalités ont déversé plus de 600 Kg de phosphore en 2013. Comme indiqué dans le Bulletin de l’ARLA 2015, sans grande surprise, la station où la qualité de l’eau est la plus mauvaise se situe dans la Baie de Disraeli, là où se jette les eaux de la rivière Coleraine qui passe à Saint-Joseph de Coleraine.

Disraeli a voulu se redynamiser suite aux recommandations du projet « RevitalisAction » et mettre le tourisme au centre de ses interventions. En 2014 s’en est suivi l’installation d’une belle plage au cœur de la ville, dans la Baie de Disraeli, un des endroits les plus pollué du lac Aylmer. Que faut-il y comprendre?

Les municipalités riveraines du lac Aylmer doivent sortir de leur torpeur, se dégager de l’immobilisme bureaucratique et agir urgemment. C’est 1450 riverains, près de 8 000 citoyens résidents et la population de toute une région qui sont concernés par notre lac à la dérive. Naturive offre des pistes de solution dans ses recommandations; poursuivre la revégétalisation des berges, s’assurer de la conformité des installations septiques, diminuer le recours aux engrais et surtout, surtout améliorer les installations de traitement des eaux usées.

Mais il y a de l’espoir car l’eau ne séjourne que 2,5 mois dans la lac : si la pollution cessait, la qualité de l’eau pourrait s’améliorer rapidement.

Au premier chef, les autorités locales sont interpellées, mais tout un chacun est directement concerné par la santé de notre lac.

Si on s’y mettait, si on s’y mettait…

À propos Yves Lirette

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