L’Humeur buissonnière

Dedans, dehors, les bénévoles s’activent dans la bonne humeur (par Dyane Raymond)

Comme je vous l’annonçais au dernier épisode, je suis présentement à Chouzelot, un village de Franche-Comté en France, chez ma grande amie Sophie, que je n’avais pas revue, pandémie oblige, depuis plusieurs années.

Comme la plupart d’entre nous au Cantonnier, Sophie est une retraitée active dans sa communauté, où elle s’implique, entre autres, socialement à la banque alimentaire et créativement dans l’animation d’ateliers d’écriture.

Et c’est ainsi que nous nous retrouvons par un beau vendredi ensoleillé à mettre en place la distribution de denrées à l’Épicerie sociale de Quingey, le village voisin du sien, que les bénéficiaires viendront chercher l’après-midi. Nous sommes plus ou moins une douzaine de bénévoles qui nous affairons d’abord à remplir des cagettes d’aliments divers selon les arrivages ou les disponibilités du moment, tels huile, farine, sucre, pâtes, pains, œufs, viandes, poissons, lait, yogourts, fromages, légumes, fruits ; des produits secs, d’autres frais, payés à petit prix ou offerts par les supermarchés locaux. Les bénéficiaires, quant à eux, doivent débourser une contribution minime, qui servira à défrayer une part du loyer et des charges ainsi que les denrées qui doivent être achetées pour compléter les paniers de chacun. Ici comme chez nous, la demande est forte et l’offre de moins en moins grande : les temps sont durs partout, pour tout le monde. Pourtant la solidarité est là. Aussi et surtout, le respect et la joie.

Quand je suis arrivée, on m’a accueillie comme si on s’était vu la veille, et je n’ai pas eu à chercher longtemps pour trouver de quoi m’occuper tant il y avait à faire : décharger le camion qui livre les nourritures, ranger tout ça sur des tables, séparer, faire des parts avec les œufs, les paquets de viennoiseries, etc., et finalement remplir les cagettes qui seront distribuées plus tard ; tandis que d’autres bénévoles à l’extérieur trient les fruits et les légumes pour compléter le tout.

Puis les gens arrivent, Sophie coche leurs noms sur une liste, perçoit les cotisations mensuelles, entre 6 et 10 euros selon le nombre de personnes par famille. Un flot incessant jusqu’à 5 heures le soir, parfois plus quand il y a des retardataires. On discute, on rigole, on demande des nouvelles des enfants, s’informe de la santé de l’un, de l’humeur de l’autre, de la voisine et de son chat, du voisin et de son chien. Sophie s’amuse et fait rire tout le monde ; Sylvie est consciencieuse et appliquée ; Marie-Thérèse, équitable et loquace ; Annette attentive et partout en même temps ; quant à la Dom, avec ses gâteries exquises et son regard clair et franc, elle est une présence solide et rassurante au milieu de notre petit monde heureux, en ce bel automne à saveur estivale. Pendant ce temps, les hommes dehors transportent les cagettes vides, ramassent, empilent, viennent goûter les gâteaux de la Dom. Alors que l’autre Dom, version gars, se moque joyeusement de moi et de mon acceaannt. Ah ! Je trouverai bien un moyen de l’attendre dans le tournaaaant le cousin français…

Dyane Raymond
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