Par Dyane Raymond
L’hiver est arrivé alors que je roulais un soir de novembre pour me rendre à un souper de fête chez mes amis Christine et Michel à Saint-Fortunat. Dans le lecteur cd de l’auto (vieille madame conduisant un vieux char), défilait la musique du récent disque de la fanfare Pourpour. J’étais concentrée et attentive aux bourrasques de neige coulante sur la route, autant qu’au vent doux qui me passait entre les deux oreilles.
Comme le nom de la formation l’indique, c’est une musique Pour. Pour offrir. Pour bouger. Pour rire. Pour trinquer. Pour chanter tous les désordres amoureux du monde. Pour danser toutes les valses à mille temps des nuits fauves. Pour donner comme on sème à tout vent. Comme on s’aime simplement.
Je vous ai parfois raconté ces soupers qu’on terminait en musique chez mes voisins Lou et Luc, tous deux membres fondateurs du groupe. Sur ce disque, comme sur les précédents, je retrouvais l’âme de ces heures de grâce, la grâce d’être une parmi cette peuplade ludique, appliquée, soucieuse, crieuse de folleries, chuchoteuse de mots graves. Sur ce disque, je retrouvais l’enfance et le présent, le demain qu’on a caché sous les feuilles d’automne pour qu’il sente bon le printemps prochain. Je retrouvais des bateaux ivres dans les sentiers noirs des nuits d’étoiles, le pas titubant, exaltée de reconnaissance.
Évidemment, je dis ça, j’dis rien. Alors allez donc l’écouter, allez donc l’acheter, allez donc l’offrir à qui vous voulez à qui vous aimez : https://fanfarepourpour.bandcamp.com/album/ce-que-nous-sommes
Je ne suis pas une critique d’art. Et connais peu de chose à la musique. Si ce n’est que celle-là est pensée, créée, instrumentée, jouée dans le mouvement soyeux d’une bonté fière et resplendissante. Regardez-les : ça prend tout un village pour élever un enfant et cet enfant peuplera sa terre de la foi qu’il aura acquise en marchant vers eux, avec eux et finalement loin devant, prêt à prendre le relais. De L’EnfantFort des années 1970 à la Pourpour d’aujourd’hui, l’essentiel n’a pas changé et rien n’est plus pareil. Les Anciens ont bellement vieilli, fait des enfants qui ont grandi, qui à leur tour ont fait des petits.
Je ne suis pas critique et connais peu de choses à la musique, mais celle-là, je sais que je l’aime, parce qu’elle me donne du courage, avec juste ce qu’il faut de mélancolie et de joie pour m’apprendre « à rendre humaine l’idée de l’avenir » (Louise Dupré).
Joyeux Noël et bonne année 2024,
- Un troisième article en liste pour les Prix de l’AMECQ - 25 avril 2024
- ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE DU JOURNAL LE CANTONNIER - 25 avril 2024
- L’ASSOCIATION DE VÉLO DE MONTAGNE DES APPALACHES MAINTENANT BIEN EN SELLE - 20 avril 2024