L’humeur des paysages

The age of dignity
« The age of dignity ». When I first saw this old barn near Trottier Mills I laughed at the awkward slant, fading colors and comical appearance. These days, however, I regard it with different, more appreciative eye; I see a symbol of durability and dignity against the assaults of nature. Crédit photo: Charles McKenzie

L’autre jour, je soupais avec mon voisin. Un anglophone plus que charmant, excellent photographe entre autres, et qui vit ici depuis des décennies. Et lui ai proposé de collaborer à cette chronique avec des photos et un court texte explicatif. Histoire de revamper un peu le portrait de ces écrits que je commets ici depuis plus de 8 ans maintenant. Voici donc le premier volet de cette collaboration.

Il y est question de dignité, et ça m’a fait penser à mon amie J. qui me racontait hier qu’elle a commencé à s’occuper d’une tante âgée. Une religieuse, qui s’est blessée récemment et qui a dû être placée en CSHLD parce qu’elle n’est plus autonome et est affligée d’un début de maladie d’Alzheimer. Celle-ci déplorait que personne de sa communauté ne vienne la voir, alors qu’elle avait consacré sa vie entière entourée et au service de cette même communauté. La communauté (sociale, religieuse, familiale…) serait-elle un corps qui rejette les éléments faibles ? Je pense que oui. De tout temps, les jeunes tassent les vieux. Certaines familles sont tissées serrées et s’entraident dans le respect et une affection mutuelle. Mais pourquoi ai-je le sentiment que c’est l’exception ? Je ne porte pas de jugement. Si on faisait une petite recherche sociologique ou ethnographique, on constaterait sans doute que plusieurs groupes ou tribus ou sociétés n’entretiennent pas de bouches inutiles à nourrir. Une simple question de survie. Mais nous on fait pas ça. On les entretient justement. En les parquant quelque part, les nourrissant de macaronis trop cuits et demandant à des employés payés chichement de les laver, de changer leur couche, en leur donnant un petit bec sur le front, les bons jours. Encore une fois, je ne porte pas de jugement là-dessus.

Mon amie Patricia me disait à ce propos que cette manière de faire ne pourrait jamais fonctionner avec nous. Qui sommes des épicuriens aimant la bonne chère, boire notre petit verre de vin, profiter des belles choses. Comment va-t-on organiser ça ?

Source: Dyane Raymond et Charles McKenzie

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