Par Dyane Raymond et Charlie McKenzie
Il était clair pour moi, quand j’ai appris la nouvelle de son décès, que je voudrais rendre hommage, en ces lignes, à Madame Lehoux, notre grande dame de Saint-Jacques, décédée à 97 ans, le 28 septembre dernier. Mais je ne veux pas non plus faire un éloge funèbre ni me souvenir de tel événement, telle anecdote ; cela appartient à la mémoire, cela m’appartient en quelque sorte. Ce que je peux partager en revanche, c’est l’émotion de Marielle en pensant aux souffrances de sa maman. Ce sont les nuits blanches d’Aldéï sur un petit lit de camp au chevet de sa maman. Les heures et les jours de Ginette sur une chaise pliante à accompagner les heures et les jours de sa belle-maman. C’est ce temps des dernières semaines de madame Lehoux que les autres membres de la famille et les enfants et petits-enfants ont vécu avec elle. Ce temps si précieux où nous voyons la mort en face, en face de nous dans le visage de la femme qu’on aime. La femme qui a été notre maman, notre grand-maman, notre amie. J’étais là quand ma Carmen est décédée l’hiver dernier, quand la mort a éteint les yeux de cette femme qui aimait la vie, et c’est un des plus beaux cadeaux qu’elle m’ait jamais offert. La mort n’est pas effrayante quand elle est douce et entourée d’amour. Elle est sainte.
Vous m’habiterez encore longtemps, madame Lehoux, je le sais. Comme Lise, la maman de mon amie Joane, qui est devenue la rivière du rang 7 ; comme notre regretté rédacteur Gilles Dufresne qui est devenu le tilleul devant chez nous, comme ma Carmen qui est partout où je suis. Vous ne m’avez pas encore révélé ce que vous serez, madame Lehoux, un merveilleux ciel d’automne, peut-être…
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