Par Dyane Raymond et Charlie McKenzie
« Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté ». Nous nous sommes souhaité beaucoup de choses en ce début d’année 2017. Que la santé soit bonne, la grâce de l’amour, la bienveillance de l’amitié, etc. Toutefois, nous savons tous que cette année connaîtra aussi son lot de peines et de misères, d’inquiétudes et de chagrins. Le bonheur absolu n’existe pas dans cette vie-là. Le bonheur est la quête utopique que nous poursuivons afin de rendre le monde, notre existence sur terre, vivable. Cette quête est malgré tout essentielle, car elle questionne, soupèse les pour et les contre, réconcilie les inimitiés, installe les priorités à leur juste place.
L’autre jour, des amis sont arrivés à l’improviste, l’une avait sa générosité à partager, l’autre son sourire irrésistible, et le troisième sa joie de vivre insatiable. On a débouché le champagne, mis les petits plats dans les grands, et ri d’être si heureux. Sans oublier néanmoins de considérer la chance que nous avons. D’être ici et pas là-bas. D’être bons et pas si bêtes. D’être simples même si un peu compliqués des fois. D’être riches sans argent. Oui, nous avons cela. Nous essayons de vivre en paix. Nous essayons d’être heureux. Nous essayons de semer la joie. Nous essayons. Mais la guerre. Mais le pouvoir. Mais l’exclusion. Il semble que la terre et les humains qui la peuplent soient à ce point imparfaits qu’il faille l’art, la philosophie, le voyage – la beauté de l’autre, de la nature – pour tempérer nos élans destructeurs. Ce ne sont pas des politiciens, des économistes, des généraux qui « sauveront » le monde, ce sont les écrivains, poètes, penseurs, les musiciens qui soufflent, grattent, suent sang et eau, les peintres, sculpteurs, les cinéastes avec leurs images plus grandes que nature ; ce sont les contemplatifs, ces gens qui connaissent le pouvoir de la prière. Pas celle qui implore, mais celle qui explore dans son âme intérieure, à la recherche du meilleur. De soi. De l’autre. De l’ailleurs. « Aimons-nous quand même… », chantait Yvon Deschamps, au temps où humour rimait avec amour. En 2017, je nous souhaite à tous et à chacune de mieux comprendre pour mieux agir, de mieux regarder pour mieux étreindre, de mieux écouter pour mieux déchiffrer le silence. « Paix sur la terre », roucoule la tourterelle; l’entendez-vous ?
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