L’Humeur des paysages

Comme toujours, avant de commencer à rédiger cette chronique, je m’imprègne de la sensibilité que Charlie me transmet par ses images. Comme souvent, je me tourne vers mon chéri et lui demande sur quoi je vais écrire. On dirait comme ça que je manque un peu d’autonomie, mais en fait, comme vous le savez, j’ai surtout besoin de l’autre en tant qu’« alter ego ». Le mot n’est peut-être pas tout à fait exact, car il ne s’agit pas d’un autre moi, comme de moi dans leur voix ou dans ce qu’ils me donnent. Je répète souvent que je suis chanceuse d’être si bien entourée et c’est un peu paradoxal pour quelqu’un qui aime tant la solitude et le silence. Au fond, comme le suggère le titre de la photo de Charlie, il s’agit peut-être juste de résistance. Prendre le temps d’être un et seul pour résister à l’essoufflement.  Se concentrer sur l’image si belle d’une fleur qui plie au vent avec comme arrière-plan un tas de flous et de mystères qu’on n’a pas besoin de nommer, de saisir, de comprendre. Ne pas avoir peur de ce qui est « brouille » et porter son regard à travers, là où passe de la lumière, peut-être parfois trouvera-t-on des réponses, mais c’est pas obligé. Résister aux lieux communs et aux clichés en acceptant, en aimant sa différence. Surmonter les fatigues et les contrariétés pour laisser éclater la joie. C’est le temps des fêtes et des partys. Le temps des excès et des débordements. J’ai envie de dire, pourquoi pas, et son contraire. On peut offrir plein de cadeaux, boire et manger plus qu’à satiété, mais on peut aussi se recroqueviller dans son coin et se bercer avec les chats, le regard perdu vers une fleur unique qui dépasse d’un champ de neige. On peut prier en se concentrant sur son ”respir” comme les bouddhistes ou chanter à tue-tête une chanson à répondre, il importe cependant de le faire avec Amour et Altruisme pour que rayonne la joie. Elle est si belle quand elle est vraie.

Je vous embrasse, et vous souhaite un heureux temps des fêtes.