En ces temps de changements climatiques et de lutte aux émissions de carbone, nombreux sont ceux qui veulent être partie prenante de la solution et qui pensent à opter pour une voiture électrique ou hybride. Il y a beaucoup à considérer : par où commencer ?
Tout d’abord, quel est le portrait de la situation au Québec ? Le « Protégez-Vous » de juin nous indique qu’il y avait, au 31 décembre 2018, 39 175 de ces véhicules dans la province, comparativement à 13 454 en 2016. La Presse publiait récemment un état des lieux à partir de données sur les immatriculations fournies par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ). Le verdict de la carte qui répertorie le taux de pénétration des voitures électriques ou hybrides rechargeables dans les villes est clair : le nombre de ces voitures est marginal au Québec. En 2018, on en a vendu 14 734, selon les données de Transition énergétique Québec. Moins de 1 % des voitures immatriculées étaient électriques ou hybrides rechargeables au 31 décembre dernier, mais le rythme va en s’accélérant : en 2018, les acheteurs de voitures électriques ont été 2,7 fois plus nombreux au Québec qu’en 2017. Et ils étaient 3,7 fois plus nombreux au premier trimestre de 2019 qu’à la période correspondante l’an dernier.
Où retrouve-t-on ces voitures ?
Bien sûr, les grands centres urbains viennent en tête. D’abord Montréal, puis Québec, Laval et, par exception, Terrebonne : la banlieue de Montréal, le « 450 », s’avère un terreau fertile pour les voitures électriques. En région, elle se fait très discrète. Revenons à la carte de décembre 2018 : Thetford Mines répertorie 53 de ces véhicules, Lac-Mégantic, 27. Pas si mal, direz-vous. Mais on n’en indique que 6 à Saint-Joseph-de-Coleraine, 6 aussi à Disraeli, 7 à Beaulac-Garthby, puis 3 à Stratford, 2 à Stornoway, 1 à Saint-Praxède, comme à Saint-Jacques, et aucune à Lambton : ça ne fait pas beaucoup dans nos territoires. Pourquoi ?
Les facteurs favorisent les banlieues : entrée privée pour installer une borne, distances parcourues relativement courtes, possession de deux voitures pour la sécurité, niveau de revenu plus élevé, pont à péage (parce qu’on y offre souvent la gratuité pour ces véhicules). Dans nos territoires, point de banlieues. Mais la question des plus grandes distances à parcourir, donc de l’autonomie des véhicules électriques, est primordiale : la hantise de la panne constitue un frein majeur. Avec une voiture 100 % électrique, l’autonomie varie de 240 km à plus de 400 km l’été, mais l’hiver risque d’être plus inquiétant avec une variation de 180 km à 300 km : c’est bien, mais on redoute la panne. Pour les voitures hybrides, l’autonomie chute drastiquement : entre 35 et 85 km. Cela suffit toutefois pour de courts trajets, mais le moteur à essence est toujours là pour prendre le relais.
La question du réseau de bornes publiques de recharge est cruciale. Il se développe à grande vitesse avec des investissements importants d’Hydro-Québec. De plus, la vitesse de recharge s’améliore. Aussi, le niveau de revenu est déterminant dans le taux de pénétration actuel des voitures électriques, car elles sont chères, malgré les subventions. Ces dernières peuvent atteindre respectivement 8 000 $ au provincial et 5 000 $ au fédéral. C’est peu en regard d’un prix d’achat encore élevé. Mais l’économie d’essence remettra un peu d’argent dans vos poches. Ce problème est appelé à s’atténuer avec une diminution attendue du prix des voitures électriques, consécutive à la baisse du coût des batteries. Il y a également la borne qu’il faudra acheter et faire installer pour la maison, des coûts qui peuvent atteindre 2 000 $, avec des subventions, là aussi, qui peuvent atteindre 600 $.
En terminant, « Protégez-Vous » y va de ses recommandations : la Nissan Leaf, la Chevrolet Bolt EV et la Hyundai Kona pour les autos 100 % électriques et, pour les hybrides, la Chevrolet Volt (mais retirée à la fin de 2019), la Toyota Prius Prime et la Honda Clarity.
Somme toute, beaucoup d’argent à investir, de l’argent à aller chercher en subventions, mais surtout de bonnes économies d’essence et de carbone qu’on laisse dans le sol. À bien y penser, peut-être est-il temps de faire un effort, de s’adapter aux changements, de regarder la nature qui nous entoure avec plus d’amour ?
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