Sainte-Praxède : Portrait d’André Roy, sylviculteur

 

Paroisse de Sainte-Praxède
 L’enraciné. Portrait d’André Roy, sylviculteur

Par Séléna Roy

C’est une essence rare qui pousse dans notre région, celle d’un homme qui a plongé ses racines dans la terre de Sainte-Praxède pour y mener une vie inspirante. De taille imposante, grand comme un pin blanc, André Roy nous parle de la forêt avec philosophie, après 52 ans de carrière en tant que sylviculteur : c’estun art de vivre au gré des saisons, un travail qui sollicite la patience et la résilience.

Ça semble aller de soi, pour cet homme au tempérament d’ours solitaire, mais cela détonne par rapport au rythme effréné de la vie moderne. On ne se trouve pas devant un écran d’ordinateur ici. C’est une expérience sensorielle, où l’on ressent les écarts de température, où l’on hume les parfums de la nature et où l’on aiguise son sens de l’observation.

Il s’agit d’un parcours avec des hauts et des bas, car la vie donne des coups durs parfois, comme le verglas de 1998 ou les grands vents de 2019 qui ont fait d’importants dégâts. Les interventions nécessaires pour récupérer ces incidents s’échelonnent sur plusieurs saisons, voire plusieurs années.

« Toutefois, nous dit André Roy, c’est en traversant ce genre d’épreuves que l’on constate que oui, les arbres meurent, mais les forêts, elles, sont éternelles ». Elles se régénèrent et ont tant à offrir.

Cette passion, il l’a transmise à ses enfants et ses petits-enfants, certains ayant choisi d’œuvrer dans le même domaine. Son épouse et lui ont d’ailleurs créé une société en nom collectif afin que les terres forestières qu’ils possèdent demeurent dans la famille et profitent aux générations futures. Cette initiative est conséquente avec les valeurs que défend cet homme qui occupe justement le poste de président du Syndicat des producteurs forestiers du Sud du Québec (SPFSQ),  depuis plus de 20 ans.

Lui et son équipe célèbrent une grande victoire cette année. Sur le site du SPFSQ, on peut lire qu’en septembre 2024 « […] la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec a officiellement approuvé le Règlement par lequel les producteurs forestiers souhaitaient instaurer la mise en marché collective de leur principal produit, le bois de sciage de sapin-épinette ».

Cela signifie des négociations collectives avec les scieries pour que les producteurs forestiers obtiennent un meilleur prix pour leurs récoltes. Plus de sept ans de démarches, nous dit-on, auront été nécessaires, mais quand on cultive la patience comme André Roy cultive sa forêt, tout est possible !