Chronique de vie : nos vies, nos histoires
Par Danielle Perrault
Certains d’entre nous sont accros au malheur. Enlevez-le-leur et ils ne sauraient comment vivre, même s’ils disent souhaiter depuis des lustres son opposé, la paix. Vous les connaissez bien. Ils sont tout autour de nous. Ce sont ceux qui se nourrissent, s’alimentent et propagent les drames, les catastrophes, les maladies, les défauts de l’humanité tout entière, petits et grands. Avec ces tristes sires, il y a toujours de quoi être malheureux et peu à se réjouir. Pour eux, être en joie sans raison est questionnable. Il faut en avoir une, tandis que le drame surpasse en intensité la majeure partie des émotions. Or celles-ci agissent comme une drogue. On en veut toujours plus même si on dit le contraire. Nous sommes, pour la plupart d’entre nous, des endormis. Ça nous prend un coup de fouet pour nous réveiller. Avec les drames, c’est instantané. Ils concentrent notre attention sur le ou les problèmes.
Notre cerveau est programmé pour la survie. Dès qu’il rencontre un obstacle, il focalise sur lui. Nous devenons, à notre insu, la difficulté que l’on traverse. Tout le reste est évacué et devient secondaire. : la joie, l’amour, la légèreté disparaissent de notre radar. On n’y a plus accès. Et le pire c’est qu’on s’y habitue. On la normalise, on s’en désole, on compatit, comment ne pas faire autrement, et ça nous décourage, nous prive de notre vitalité, de nos forces vives. Nous restons empêtrés dans cette toile tant qu’on n’a pas pris conscience de l’apprentissage qui y est associé.
Quand on met notre attention et notre énergie sur quelque chose, on le crée, on lui donne forme. Combien de temps depuis votre naissance avez-vous consacré à souffrir de votre impuissance ? À endurer, à combattre, à vous défendre ? La vie nous invite à nous débarrasser de nos fardeaux en nous les montrant ? Et nous hésitons à nous en séparer ? Et si, au lieu de fouiller systématiquement dans les ordures que nous avons accumulées et que l’on cache obstinément dans nos placards pour se protéger, on ouvrait tout simplement cette porte pour laisser entrer la lumière.
Dès qu’on allume, on trouve ce que l’on cherche. Si on patauge dans une pièce sombre, ce sera vraiment plus long, on risque même de ne pas trouver ou encore de trouver tout ce qui nous a fait mal, tout ce que l’on a entassé de misères et que nous gardions pour plus tard. Ce plus tard arrive souvent sous la forme d’accident, d’épreuves, de maladies. Et là nous n’avons plus le choix d’ouvrir cette porte.
Guérir, c’est pour moi devenir conscient, c’est un appel à s’éveiller à nous-mêmes, à qui nous sommes en dehors de notre apparence, notre âge, notre statut, notre compte en banque, notre personnalité, etc. C’est donner du sens aux expériences qui jalonnent notre existence. Le sens est une nécessité biologique pour un cerveau humain.
Je veux vous proposer quelque chose pour votre voyage terrestre. Mettez votre énergie sur ce qui vous plaît : l’amour, la paix, l’harmonie, la sagesse, sur vos dons au lieu de la mettre sur ce qui ne va pas, au lieu de regarder du côté de l’ombre. Vous ne serez pas moins intelligents ni moins profonds parce que vous ne vous nourrissez plus des drames. Il vous faudra cependant commencer à vous désintoxiquer des émotions négatives, des peurs avec lesquelles vous avez grandi.
Branchez-vous sur la joie, même si vous ne la ressentez pas, vous la ferez venir parce que vous vous intéressez à elle. Elle est vivante, elle n’attend que notre invitation. Vous deviendrez bientôt accros au bonheur…
Danielle Perrault est psychologue et autrice de plusieurs contes thérapeutiques, des livres « Guérir de son histoire » et « Une histoire, ça se guérit » et de 10 balados sur la santé mentale « À l’écoute de soi » accessibles sur le net.
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