Aux municipalités d’agir : L’eau potable, une stratégie nécessaire

Le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) actualise sa Stratégie québécoise d’économie d’eau potable pour les années 2019-2025. La Stratégie 2011-2017 a aidé les municipalités à acquérir les outils nécessaires pour poser un diagnostic précis sur l’utilisation de l’eau. Elle a porté un peu de fruits, puisque la quantité d’eau distribuée par personne au Québec a diminué de 32 % par rapport à l’année 2001, mais l’objectif d’un maximum de 20 % de pertes d’eau des réseaux de distribution n’a pas été atteint.

On en parlait déjà dans Le Cantonnier en 2013…

Il est gênant d’apprendre que le Québec est l’un des plus grands consommateurs d’eau au monde : en 2017, la quantité d’eau distribuée par habitant se situait à 530 litres par personne par jour au Québec, soit un volume 24 % plus élevé que la moyenne canadienne et 49 % plus élevé que celle de l’Ontario. Le secteur résidentiel a été le principal utilisateur d’eau, ayant enregistré une moyenne de 220 litres par personne par jour. Le Québec compte 3 % des eaux douces renouvelables de la planète, et elles couvrent près de 10 % du territoire. Nous avons une responsabilité, un devoir de protéger cette ressource vitale pour nous, mais aussi pour toute l’humanité. Il y a urgence d’agir.

Saviez-vous que c’est dans la salle de bain que le plus d’eau potable disparaît ? En effet, 65 % de l’eau y est utilisée pour les bains ou douches et pour la toilette. Avez-vous une idée de votre consommation quotidienne d’eau ? Pour le savoir, visitez le site du Ministère au www.mamh.gouv.qc.ca/infrastructures/campagne-mon-empreinte-bleue/quiz. Vous aurez peut-être des surprises…

Objectifs de la Stratégie
Le Ministère a défini les trois objectifs suivants d’ici 2025 : la réduction de 20 % de la quantité d’eau distribuée par personne, l’atteinte d’un niveau de fuites modéré et l’augmentation progressive des investissements pour maintenir les actifs de façon pérenne tout en éliminant le déficit d’entretien. Pour plus de détails, on peut consulter le site www.mamh.gouv.qc.ca/infrastructures/strategie.

Les municipalités doivent s’impliquer à fond. La Ville de Disraeli va de l’avant avec deux mesures concrètes et dynamiques :

  • la vérification des entrées de service (bonhomme à eau) des résidences et des commerces, amorcée depuis le mois d’août, en commençant par celles à l’est de la rue Champoux ;
  • des compteurs d’eau, à compter de l’année 2021, seront installés dans tous les immeubles non résidentiels (industries, commerces et établissements scolaires), des immeubles mixtes ciblés, les immeubles municipaux, en plus d’un échantillon de 60 immeubles résidentiels.

Les compteurs d’eau sont une mesure encore discutée. La Coalition Eau Secours considère qu’il a été démontré que la simple installation de compteurs d’eau n’a pas d’impact significatif sur le volume de consommation dans les résidences. C’est plutôt la réglementation et la sensibilisation qui ont un impact. Par contre, une étude de l’Université de Sherbrooke (Nacéra Grini) conclut que le compteur d’eau est un moyen efficace et nécessaire. Il permet d’établir un bilan hydrique précis, d’encourager la réduction des volumes d’eau à la demande, de cibler les fuites d’eau. Mais, peu importe le point de vue, pourquoi ne pas combiner la réglementation et la sensibilisation aux compteurs, car il faut agir, comme le font nos municipalités.

À propos Yves Lirette

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