L’Humeur buissonnière

Il arrive, lorsque nous faisons le « tour des deux ponts » à Disraeli avec mon amie Renelle, que nous bifurquions vers le sentier du Paradis des Peluches, petit bout de forêt en ville parsemé de toutous en tout genre. L’art public me touche toujours particulièrement. Et la bonne nouvelle, c’est qu’il y en a partout. Au Québec, il existe la loi dite du 1 %, où un montant correspondant à ce pourcentage est attribué à la réalisation d’une œuvre d’art dans la somme de projets de construction d’immeubles gouvernementaux et publics. C’est, j’oserais dire, la moindre des choses.

Photo par Dyane Raymond

Visiter un musée, se déplacer pour entendre de la musique, voir de la danse, assister à une pièce de théâtre crée l’événement, le moment fort de notre journée, et qui perdure souvent bien après. L’art public, pour sa part, nous habite comme il habite son environnement. Parfois, on ne remarque pas plus la sculpture installée devant ce bâtiment où on passe tous les jours que le nain de jardin du voisin. Et c’est bien la beauté de la chose : que l’art fasse partie de notre inconscient, intime et collectif. Lorsque je suis allée à New York il y a quelques années, une des premières choses que j’ai faite en arrivant a été de me rendre à ce centre commercial de Colombus Circle pour voir les Adam et Ève de Fernando Botero. La bouche grande ouverte d’admiration, je regardais tour à tour les deux sculptures monumentales puis les passants à l’air indifférent, et ça aussi me stupéfiait. Dans le bon sens du terme. Je trouvais ces New-Yorkais chanceux, nantis, parce qu’on le veuille ou non, l’art nous atteint, d’autant plus quand il est noble et beau. C’est aussi pourquoi la muzak des appels en attente, ou dans les commerces et les ascenseurs m’horripile tant ; si la beauté ennoblit, la junk pervertit.

L’art est sans doute une part infime du grand œuvre de la Nature et de l’existence humaine, mais non moins belle, éclairante, signifiante, déterminante et matricielle. Une petite graine qui s’insinue dans notre âme et l’aide à grandir.

Dyane Raymond
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