Le 18 mai, c’était la « Journée nationale des patriotes ». Mais de quoi devons-nous nous souvenir au juste ?
Rappelons-nous d’abord qu’en 1763 la Nouvelle-France rend les armes. Le pouvoir civil français est décapité et l’Église devient la seule organisation capable de représenter les Canadiens (c’est ainsi qu’on appelle les Français d’Amérique à cette époque). Les colons français qui demeurent en terre d’Amérique vivent alors de peine et de misère.
Mais puisque certains Anglais du sud se rebellent contre la monarchie britannique, on permet aux Canadiens de conserver leur langue, le français, et leur religion catholique à la condition qu’ils soutiennent le roi, ce qu’ils font (l’Acte de Québec, 1774).
Les anglophones du sud créent un nouveau pays, les États-Unis d’Amérique, en 1776. L’Angleterre divise alors sa colonie nordique en deux parties : le Haut-Canada (l’actuel Ontario), où se réfugient la plupart des Anglais demeurés fidèles à la Couronne britannique, et le Bas-Canada (l’actuel Québec), où l’on regroupe les Canadiens français (l’Acte constitutionnel de 1791). Mais les Canadiens français demeurent les vassaux de la Couronne britannique, sans droit de parole législatif ni même public. Ce n’est qu’en 1806 qu’ils obtiennent le droit à une presse libre grâce aux revendications de ceux qu’on appelle alors les « Patriotes ».
En 1812, les Américains décident d’envahir le Canada. Le roi britannique promet de reconnaître « le peuple Canadien français » comme une société distincte s’il combat les Américains. Celui-ci, aidé d’Iroquois catholiques, affronte et repousse les Américains, une deuxième fois.
Les Britanniques ne tiennent pas parole
Mais la promesse n’est pas tenue et on tente même d’angliciser le territoire en vue d’assimiler le Bas-Canada. Ce n’est qu’en 1827 que les Canadiens français obtiennent un premier parti démocratique, le « Parti patriote ». Mais la demande pour l’obtention d’un gouvernement responsable est refusée par Londres en1834.
C’est alors que les Patriotes prennent les armes en 1837. L’armée britannique mate la révolte et, en représailles, Lord Durham abolit les institutions démocratiques et les droits de la personne. Il unit le Haut-Canada et le Bas-Canada (1840) et préconise l’anglais comme seule langue officielle dans le but d’assimiler les Canadiens français pour de bon.
Mais le peuple canadien-français a survécu à cette mise en minorité et à son exclusion des affaires politiques et commerciales. Des patriotes ont poursuivi l’œuvre. Éparpillé aux quatre coins du Canada actuel, ce peuple se concentre au Québec, où on prend soin de se rappeler la lutte des patriotes pour le droit à l’existence et à la liberté politique par la « Journée nationale des patriotes », dont la première célébration a lieu le 19 mai 2003.
Source : « La mémoire qu’on vous a volée », Gilles Proulx
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