Chronique de vie : nos vies, nos histoires
Par Danielle Perrault
Avez-vous déjà pensé à « choisir » la vie que vous menez ? Puisque nous sommes déjà en train de la vivre, en faire le choix ne devrait pas être trop compliqué.
Je vous propose une sorte de jeu… à chaque moment de la journée, vous vous arrêtez et vous prenez la décision de choisir ce que vous êtes en train de vivre. Plutôt que de le subir et d’en être inconscient, vous observez la réalité que vous êtes en train de vivre.
Au lieu de vouloir que le temps s’arrête pour étirer les moments de bonheur, vous choisissez d’en prendre la pleine mesure et d’en profiter. Vous pouvez aussi choisir de ressentir la peur que vous avez au ventre plutôt que de l’endurer. On fait tous ça, plus ou moins à notre insu. En y faisant face, elle s’amoindrira.
Choisir, c’est aussi prendre conscience de ses besoins et entreprendre d’y répondre sans tenir en laisse qui que ce soit. Cela veut dire grandir et devenir autonome. C’est regarder en nous et autour de nous pour reconnaître les ressources qui sont disponibles afin de mettre au monde ce qui nous habite au lieu d’attendre après notre conjoint(e), nos amis(e)s, de s’en plaindre au lieu d’être en action. Il y a toujours des solutions. Les plus démunis font souvent preuve d’un formidable sens de l’organisation. Ils créent avec ce qu’ils ont sans se plaindre. Cela dégage une certaine fierté liée à la satisfaction, plutôt que de rester dans l’ombre de la honte et de l’impuissance.
Parfois, les actions qui découlent de nos choix sont surprenantes. J’ai une amie qui était paralysée. Encore jeune, elle devait vivre dans un CHSLD. Elle a refusé. En son âme et conscience, elle a décidé de retourner vivre chez elle. Une communauté s’est mise en action. Elle vit maintenant dans sa maison adaptée à ses besoins, entourée de ses proches. Un miracle ? On le dirait presque, mais grâce à l’amour et à l’entraide, c’est devenu possible. Tous les gens qui ont participé à faire de ce rêve une réalité en ont fait le choix. Personne n’a été forcé. Chacun a participé selon ses capacités, dans l’harmonie la plus joyeuse.
Dans mon cas, cette décision de choisir m’a beaucoup allégée. On est toujours en train de se comparer. Les autres sont-ils meilleurs ou moins bons que nous ? C’est une autre façon d’entretenir la peur, ces jugements que l’on porte sur autrui et ceux qu’ils portent sur nous-mêmes. C’est se séparer, se compartimenter et vivre en pièces détachées. C’est cela vivre en réaction. C’est ainsi que l’on maintient la peur et ses mécanismes de défense. Si on touche à un tison, on enlève notre main tout de suite. C’est un réflexe de protection. Si on choisit de maintenir notre main sur ce même tison… on devient responsable de ce geste en toute conscience. Si on a mal, quel qu’en soit l’origine, on peut choisir de rester dans cet état ou d’apprendre que ce tison nous brûle, auquel cas, ce mal aura un sens, celui de choisir de mettre notre main ailleurs.
Si je me plains, de quoi ai-je besoin et comment puis-je y répondre ?
Ainsi, peu à peu, un choix après l’autre, on deviendra maître de nos vies. Les enfants que nous fûmes ne le pouvaient pas. Nous vivions intensément notre présent, sans autre choix que de suivre et d’écouter ceux qui étaient grands. Nous ne sommes plus ces enfants, devenons conscients et responsables tout simplement. Notre planète a besoin d’amour, choisissons de nous en donner et elle en recevra, nous sommes liés.
Danielle Perrault est psychologue et autrice de plusieurs contes thérapeutiques, des livres « Guérir de son histoire » et « Une histoire, ça se guérit » et de 10 balados sur la santé mentale « À l’écoute de soi » accessibles sur le net.
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