Par Danielle Perrault
Les reproches, même minimes, nous obligent à nous défendre, à nous justifier, ils rétrécissent ainsi notre espace vital. Ils font de nous ipso facto des prisonniers. Vivre dans une telle bulle crispe toutes nos cellules. Elles doivent se mettre en boule pour résister aux coups ou pour ramasser toute notre énergie afin de frapper à notre tour. Une guerre invisible est enclenchée. Notre corps, réceptacle de toute cette violence, s’en défend et abîme cellules et organes. À tant se défendre, il ne reste que peu d’espace pour se détendre. Constamment attaqués, nous avons du mal à respirer. Notre corps devient un bouclier. S’il est vrai que la lumière a besoin de son ombre pour exister, pourquoi passer tant de temps dans la noirceur et pourquoi y rester si longtemps enfoncés ? La peur, même celle engendrée par de banales critiques, a un réel impact sur nous. Notre regard se concentre sur ce qui va mal et sur ce qui risque d’arriver.
Avez-vous remarqué combien la peur nous contracte et nous stresse, alors que l’amour nous détend ? La peur de mourir, la mère de toutes les peurs, émet de puissantes fréquences. Elle nous prépare au pire en continuant d’émettre son signal même quand le danger a disparu. Au lieu d’utiliser cette expérience pour nous rendre prudents, elle continue de l’attirer en l’émettant. C’est comme un feu qui brûle tout sur son passage et que l’on n’arrive pas à éteindre.
L’amour est l’antidote de la peur. Sa puissance est encore plus grande. Il nous enflamme avec joie, avec bonheur, il nous rend invulnérables. Aucune peur ne lui résiste. Malheureusement, on l’invoque, on l’espère, on le cherche, l’atteignant rarement puisque nous avons appris qu’il est éphémère, qu’il ne dure pas. C’est un passager, presque un étranger. Au lieu de l’accueillir et de le nourrir, on s’en méfie. Il nous illumine pourtant, il transforme les jours de grisaille en soleil ardent. Mais on pense toujours qu’il est une illusion qui passera. Comme le mal est intelligent. Il gagne ainsi tout le temps en dénigrant son contraire, en le faisant passer pour un idiot. Il l’empêche ainsi d’avoir accès à sa pleine puissance.
Une des croyances que nous avons intégrées est que le bonheur est dû à une situation extérieure à nous. Si c’est le cas, nous n’avons plus de sécurité valable. Or, l’amour est en nous. Il ne dépend de personne. C’est à nous de le cultiver.
Combien d’adultes restent des enfants qui s’offensent, s’offusquent et rejettent sur autrui la responsabilité de leurs réactions ? Assumer la responsabilité de nos réactions face à ce qui nous arrive ne veut pas dire que nous l’avons causé. L’autre pointe en nous ce qui a besoin d’être mis en lumière afin que nous nous en servions pour évoluer. Ce qui nous fait mal ce n’est pas ce que l’autre dit ou fait, il nous rappelle une blessure ouverte qui n’a pas été réglée.
Notre corps a appris à se taire jusqu’à ce qu’il souffre. Et si on lui apprenait à décoder au fur et à mesure les sensations qu’il nous envoie, nos souffrances diminueraient. La vie n’est pas une épreuve d’endurance. Être conscient et responsable, ça s’apprend. Cela fait de nous des personnes sages et avisées. Notre planète en a bien besoin.
Commencez par vous offrir une journée entière de compliments. Votre corps vous en saura gré. Je vous laisse sur ces mots tirés du Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry : « C’est une folie de haïr toutes les roses parce qu’une épine vous a piqué, d’abandonner tous les rêves parce que l’un d’entre eux ne s’est pas réalisé, de renoncer à toutes tentatives parce qu’on a échoué ».
Danielle Perrault est psychologue et autrice de plusieurs contes thérapeutiques, des livres « Guérir de son histoire » et « Une histoire, ça se guérit », et de 10 balados sur la santé mentale, « À l’écoute de soi », accessibles sur le net.
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