Par Carol St-Laurent
Jean-Olivier Arcand est né le 22 juillet 1793 à Deschambault. De 1808 à 1811, il fit ses études au Séminaire de Nicolet. En 1812, il servit comme officier dans la milice durant la guerre anglo-américaine (tentatives d’invasion du Haut et du Bas-Canada par les Américains). Le 17 mars 1821, il obtint sa commission d’arpenteur. Il exerça son métier dans la région de Yamaska où il arpenta, entre autres, le village de Saint-Aimé. En 1822, Jean-Olivier fut élu député du Hampshire à une élection partielle. Il ne renouvela pas son mandat. En 1824, il épousa, à Saint-Michel-d’Yamaska, Marguerite Pélissier, fille de Pierre-Basile Pélissier (capitaine dans la milice) et de Marguerite Dugas. De cette union naquirent trois enfants, du nom de Catherine, Christine et Jean-Gilbert. M. Jean-Olivier Arcand obtint plusieurs postes de commissaire. Il fut destitué en 1838 de celui du Tribunal des petites causes. En 1837-1838, il participa activement à la rébellion des patriotes. Il fut arrêté et emprisonné à Montréal. Il recouvrera sa liberté quelques mois plus tard, grâce à une amnistie qui lui fut accordée. C’était un homme de convictions, riche de belles expériences, qui arriva chez nous en 1848.
Le 23 juillet 1848, il s’installa d’abord sur les bords du lac Nicolet avec sa famille, avant de venir vivre sur les bords du lac Aylmer en 1849. À cet endroit, il fit construire la maison de l’agent du gouvernement (la Mailmaison), ainsi qu’une chapelle. D’ailleurs, Mgr Turgeon, évêque de Québec, nomma la nouvelle mission Saint-Olivier-de-Garthby en l’honneur de M. Arcand qui donna le terrain pour la chapelle et la fit construire à ses frais. C’était à mon avis un homme visionnaire. Il invita les colons à venir s’établir sur les bords du lac Aylmer. Toutefois, les premiers colons prirent possession des lots le long du chemin Mégantic (ce qui correspond en partie aujourd’hui au rang Centre et à la route 161). Avec la venue du chemin de fer en 1877, le village se développa sur les rives de la baie Ward au lac Aylmer. Afin d’attirer les nouveaux habitants de Garthby, M. Arcand y exploita une ferme expérimentale sur les terres du village actuel.
Les principaux rôles de l’agent des terres étaient de s’assurer d’un développement harmonieux du territoire, dans le respect de règles, et aussi de soutenir les efforts de colonisation du gouvernement. Les colons obtenaient gratuitement un lot à condition de défricher et de cultiver ce lot. M. Arcand allait au-delà de ses fonctions en donnant de ses propres deniers pour aider ceux et celles qui étaient dans la misère. Il n’hésitait pas à demander l’aide du gouvernement et aussi des sociétés vouées à la colonisation afin de permettre aux colons de subvenir à leurs besoins essentiels. Le curé du temps, M. François-Xavier Bégin, écrira, dans l’une de ses lettres envoyées à l’évêque de Québec, que M. Arcand sauva la colonie de la famine. Dans celle-ci, il mentionna que la misère était palpable.
Durant son séjour, M. Arcand, en plus de certaines constructions ci-haut mentionnées, fit construire le chemin de Mégantic. Celui-ci reliait le chemin Gosford en passant par Garthby pour se rendre à Stratford, tout en passant sur le lac. Ces travaux permirent aux colons d’ajouter un revenu d’appoint aux maigres récoltes qu’ils obtenaient sur leur lopin de terre.
À la suite de difficultés grandissantes de recevoir de l’aide et des manigances de certaines personnes qui convoitaient son poste, M. Arcand démissionna le 17 mars 1852. Il retourna à Saint-Michel-d’Yamaska où il finit ses jours le 14 novembre 1875, à l’âge de 82 ans.
Lors de son départ, la petite population de Saint-Olivier-de-Garthby perdit un ardent défenseur, un homme généreux, charitable, humain et attentif aux besoins de ces valeureux colons.
- Un troisième article en liste pour les Prix de l’AMECQ - 25 avril 2024
- ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE DU JOURNAL LE CANTONNIER - 25 avril 2024
- L’ASSOCIATION DE VÉLO DE MONTAGNE DES APPALACHES MAINTENANT BIEN EN SELLE - 20 avril 2024