Le saltimbanque de Saint-Fortunat, l’artiste aux multiples visages

M. Daniel St-Laurent (Gracieuseté)

Honneur aux créateurs de Saint-Fortunat

Par Daniel Blaser

Juste à deux pas du village, le long de la route du Cap, niche depuis 1988 un saltimbanque, un rêveur amoureux de la poésie des mots, des images, des sons, des silences, de la vie, M. Daniel Saint-Laurent. Pour vous le présenter, il n’y a pas mieux que de vous transmettre ses propres mots que je cite, les voici :

« Né à Montréal, le 5 juin 1955 dans l’est, des choses avec des oiseaux à la fenêtre qu’il abrite dans son lit la nuit. Daniel St-Laurent sent déjà que la terre tourne avec le vent des lunes et des rêves… Il ouvre les yeux. Il écrit, dessine, met de la couleur dans son assiette, regarde le monde et décide d’en faire des films.

En 2007, il publie un récit poétique, Un vent de brume sur une boîte de carton. Entre temps, il participe à divers événements, cabaret spectacle, crée avec Brigitte Pelletier le journal des montagnes Le foin, et bricole des centaines de collages qu’il expose dans diverses galeries. Daniel St-Laurent a reçu du Conseil des arts et des lettres du Québec deux bourses de création, et du Conseil des arts du Canada une bourse d’un an en 2000.

Daniel St-Laurent habite les montagnes de Saint-Fortunat depuis 1988 avec ses belles amours. Il chauffe au bois, tond son gazon et n’est toujours pas capable de se faire un nœud de cravate. »

Depuis l’âge de 12 ans en 1967, l’année de l’Expo, il touche à tout. Il est pelleteur de neige, tondeur de gazon, clown, membre d’une troupe de théâtre, poète, animateur d’ateliers d’écriture et d’imagination, créateur d’un journal, comédien, narrateur, exposant de tableaux collages, réalisateur de plusieurs films et auteur de livres de poésie. Son élan créatif l’a amené à côtoyer et à collaborer avec le monde du cinéma, du théâtre et de la poésie, avec des créateurs tels que Michel Marier, Pierre Falardeau, François Gourd, Pol Pelletier, Raoul Duguay, Richard Séguin, David Goudreault, Joël Le Bigot, parmi tant d’autres.

Je viens d’avoir le privilège de pouvoir visionner le dernier de ses dix films, Tout tient sur un fil. Une œuvre cinématographique dans laquelle la ligne ininterrompue de la magie poétique, de l’imagination sans limites, de la sonorité envoûtante des narrations et de la beauté des paysages proches de chez nous, captée par les caméras enchanteresses de Daniel Saint-Laurent et de Serge Viau, nous transporte jusqu’aux étoiles.

Retrouvez ce poète dans son dernier livre, J’ai la nuit au milieu du monde, qui, contrairement à ce qu’indique son titre, vous fera trouver la lumière poétique des mots.

Laissons parler le poète : La poésie est une arme de paix, un éveil aux oiseaux d’ici, de là. La vie, une caresse qu’il faut habiter «le plus longtemps du monde». Tout est si fragile comme une assiette qui tombe par terre.

Nous sommes le silence, la pluie et le vent. Nous sommes l’orage au bout d’un champ. Nous sommes l’espérance, la chanson, le moment. Nous sommes le siècle fou, culotté à l’envers; avec du doux, du sauvage, de l’esprit, de l’insignifiance.

 Que la vie soit généreuse comme un rire d’enfant!  

Récemment, à l’occasion de la marche en raquettes aux flambeaux à Saint-Fortunat, M. Saint-Laurent a collaboré avec les organisateurs pour illuminer la tour d’observation des couleurs des rêves… Saint-Fortunat a la chance de pouvoir se vanter d’avoir parmi sa population le plus grand des SALTIMBANQUES du Québec, qui nous offre la magie des rêves. Merci Daniel !

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