Les personnes aînées sont-elles vraiment protégées au travail ?

Les personnes aînées sont-elles vraiment protégées au travail ?

Par : MarioDufresne

Il est de plus en plus courant de rencontrer des personnes âgées de plus de 65 ans dans les milieux de travail. C’est vrai dans les commerces de détail, les entrepôts et même en usine, mais bénéficient-elles de la même protection que leurs collègues plus jeunes ? Bref nos aînés sont-ils protégés ?

Prenons l’exemple d’une personne de 64 ans qui se blesse au travail. Elle pourra toucher ses indemnités de remplacement de revenu (IRR) pendant quatre ans, c’est-à-dire jusqu’au moment où elle atteindra l’âge de 68 ans. La première année elle aura droit à 90% de son salaire net et les années subséquentes, la CNÉSST appliquera une réduction de son indemnité de 25% par année, à la date anniversaire de la lésion.

Après, la personne est considérée à la retraite. Elle n’aura d’autre choix que de se contenter de ce que lui verse Retraite Québec (anciennement Régime des rentes du Québec) et de recevoir la pension de la Sécurité de la vieillesse du Canada.

Bien des raisons sont évoquées lorsqu’il est question de retourner ou demeurer sur le marché du travail. On parle de briser l’isolement, être actif ou participer aux défis de la société actuelle. Toutefois, la question économique pour les ainés est une réalité avec laquelle il faut composer. Une enquête de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) montre que près de 410 000 personnes âgées de plus de 65 ans n’ont pas un revenu considéré comme étant viable.

Idéalement, comme le réclame la Fédération de l’Âge d’Or du Québec (FADOQ), davantage d’aide aux aînés en situation de précarité financière serait la solution à une situation qui s’est dégradée avec l’inflation. Et ainsi les personnes aînées pourraient travailler… par choix.

Soulignons que la population des personnes âgées de 55 ans et plus a augmenté rapidement : la croissance annuelle moyenne du nombre de personnes de ce groupe d’âge est passée de 2,2 % entre 1971 et 2001, à 3,2 % entre 2001 et 2016, et le taux d’activité (sur le marché du travail) de cette catégorie d’âge est passé de 51,3 % en 2001, à 65,8 % en 2016, et celui des personnes âgées de 65 et plus a doublé, s’élevant de 6,1 % à 13,7 %. Ceci est encore plus notable depuis la COVID, ce qui laisse à penser que la courbe ne sera pas à la baisse. Par exemple, on constate que dans plusieurs pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le taux d’activité des personnes âgés de 55 à 64 ans atteint 70 % et celui des personnes âgés de 65 dépasse les 20 %.

(Références : https://emploiretraite.ca/ , https://www.lecabinetm.com/indemnite-remplacement-revenu-cnesst/ , Statistique Canada, Ressources humaines et Développement des compétences Canada (2012), Milieux de travail amis des aînés, Union des travailleurs et travailleuses accidentés ou malades (UTTAM), Radio-Canada, Marc Bellemare avocat)

 

Sylvie Veilleux
Latest posts by Sylvie Veilleux (see all)

À propos Sylvie Veilleux

Vérifiez également

Votre CERD toujours en action

Votre CERD toujours en action Par Isabelle Roberge   Longue vie au Cantonnier ! Quel …

Laisser un commentaire

39698