Peut-on et doit-on cultiver l’estime de soi ?

Par Danielle Perrault

L’estime de soi

Quand vous recevez un compliment, êtes-vous capable de l’accueillir avec joie ou avez-vous plutôt tendance à en minimiser la portée? Ou encore, vous n’osez pas en faire de peur que l’autre s’en enorgueillisse et en devienne dépendant?

En effet, certains vous diraient que c’est de l’orgueil mal placé et qu’il y a danger de se surestimer, de devenir égocentrique, vantard et désagréable. Pour qui se prend-il, pour qui se prend-elle? entendons-nous souvent. 

Or, l’estime de soi, on nen a jamais assez. Elle ne se construit pas grâce aux éloges de nos parents sur nos accomplissements quand on est petit. Évidemment, cela n’est pas nuisible, mais c’est en répondant nous-mêmes à nos aspirations qu’on y arrivera. À ce sujet, j’ai maintes fois proposé à des parents sollicités par leurs enfants à commenter leurs dessins de rajouter la question suivante : je l’aime beaucoup et, toi, tu en es content?

L’estime de soi est un processus qui se construit durant toute notre vie. Les besoins que nous avons à 5, à 10, à 20, à 40, à 60 ou à 80 ans ne sont pas les mêmes. Ils changent, évoluent et nécessitent chaque fois un investissement. On doit oser prendre le risque de la première fois : celui de ne pas être habile, de ne pas avoir encore d’expérience, de commettre une erreur, etc. Alors, on hésite à sauter le pas en se disant qu’on n’est pas assez, qu’on manque de tout, qu’on n’est pas capable. Or, quand on réussit par nous-mêmes, nous nous sentons forts et confiants en nos capacités. Cela nous réjouit. Quand on dépend de l’autre pour répondre à nos besoins, on est en attente et on devient vulnérable aux jugements de tout acabit, ceux quon s’est déjà attribués, il faut bien l’avouer. 

Et comment parvenir à croire les nôtres quand ils nous disent ce que l’on a envie d’entendre alors que nous ne nous croyons pas nous-mêmes?

En cette période des fêtes, je vous propose de jeter un regard différent sur vous-même, un regard plus éclairé et de vous offrir en cadeau louanges, compliments, marques de tendresse. Ayez une tendre pensée pour ce que vous avez accompli, essayé, osé. Vous avez besoin d’attention, d’affection? Donnez-vousen à profusion. Vous vous sentirez en sécurité, aimés et vous deviendrez aimants. Vous aurez plus d’indulgence pour vos propres erreurs et celles des autres. Ne retenez donc pas les compliments, sachez qu’ils sont non seulement utiles, mais nécessaires. Ce sont des graines d’amour, elles sont absolument gratuites et nous en avons tous grand besoin. L’estime mène à la confiance. Je la préfère à la méfiance. L’une nous construit, elle fait partie de l’amour, la maison de l’ouverture, du partage et de la générosité; l’autre nous paralyse, elle fait partie de la peur et l’entretient.

Choisissez où mettre votre énergie. Faites-en l’expérience!

Danielle Perrault est psychologue et autrice de plusieurs contes thérapeutiques, des livres «Guérir de son histoire» et «Une histoire, ça se guérit» et de 10 balados sur la santé mentale «À l’écoute de soi» accessibles sur le net.

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