Chronique historique: L’industrie des boissons gazeuses à Disraeli

Les années 1940-50 ont été marquées, chez nous comme ailleurs, par une période de prospérité économique créatrice des débuts de la société des loisirs. De nouvelles habitudes sont alors apparues ; ce fut le cas, entre autres, de la consommation de liqueurs douces qui a connu une grande popularité à cette époque. Des usines d’embouteillage de boissons gazeuses apparaissent partout dans la province.

L’usine de la rue Jacques-Cartier (marque Melody). À l’avant-plan, les propriétaires : MM. Roméo Gaudreau et Gérard Dubreuil. À l’arrière, les employés : MM. Gérard et Andréa Jacques Gracieuseté de M. André P. Gaudreau

À Disraeli, c’est M. Roméo Gaudreau, originaire de la région de Saint-Hyacinthe, qui fut l’initiateur de cette nouvelle mode. En 1939, il arrive chez nous et ouvre une première usine d’embouteillage de liqueurs sur la rue Champlain, secteur rue St-Jean, à proximité du lac. Il y commercialisa les liqueurs de marque « Flirt ». Le concentré des différentes essences était transporté par tonneaux de Montréal jusqu’à Disraeli par train, plus tard par Garthby-Transport, et embouteillé ici même à Disraeli. En 1941, M. Gaudreau s’associa à M. Gérard Dubreuil et déménagea son usine sur la rue Jacques-Cartier, coin St-Thomas (sur la propriété occupée actuellement par Laurent Demers et Louisette Audet). La compagnie distribuait, dans tout le comté de Wolfe, en Beauce et dans la région de Victoriaville, les liqueurs de marque « Melody ». Vers 1946, l’usine d’embouteillage fut vendue à M. Henri Beaudoin. Ce dernier offrait également les produits de marque « Opera Cocktail ». Deux camions en faisaient alors la distribution. Finalement, la compagnie fut achetée en 1950 par M. Abraham Poirier, qui ferma définitivement l’entreprise en 1953.

L’usine d’embouteillage de la marque « Flirt » sur la rue Champlain. Sur la plateforme surélevée, on voit M. Palmer Létourneau. À l’avant-plan, M. Roméo Gaudreau se trouve à gauche de M. Aimé Bonneau Gracieuseté de M. André P. Gaudreau

Les grandes marques de boissons gazeuses de l’époque telles que Pepsi-Cola, Coca-Cola, Seven-Up, Orange-Crush, John-Collins, etc. sont également distribuées en région, mais par des vendeurs étrangers. Les liqueurs « Jumbo » vendues à Disraeli ont été, pendant quelques années, embouteillées à Weedon.

Au début des années 1950, M. Louis Guertin et ses deux fils René et Jean-Paul obtiennent la concession de la vente des ligueurs de marque « Canada Dry » pour tout le territoire. Cependant, l’embouteillage se faisait à Montréal et non à Disraeli. Les ventes ont cessé après deux ans.

Publicité des liqueurs « Melody » parue dans les journaux de l’époque

À propos Jean-Claude Fortier

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