Chronique historique: La construction de l’église Sainte-Luce de Disraeli

On parle beaucoup présentement du vieillissement de l’église Sainte-Luce, de tous les problèmes qui y sont reliés, et même de son avenir en tant que bâtiment religieux. La Société historique souhaite, par ce texte, faire connaître aux lecteurs de la région les principales étapes qui ont marqué sa naissance en 1925.

Louis Napoléon Audet, architecte, 1881-1971

C’est à la suite de l’incendie de la première église Sainte-Luce, survenue le 25 avril 1924, que les paroissiens, à l’initiative du curé Hamel, prirent la décision de reconstruire un nouveau temple religieux sur le site de l’ancien. La préparation des plans de cette nouvelle église fut confiée à l’architecte Louis Napoléon Audet. Ce dernier est né à Lambton en 1881. Il est le fils de Napoléon Audet et d’Elmina Devault1. Après des études en architecture, il s’établit à Sherbrooke et consacre sa vie à tracer les plans de plus de 60 édifices religieux à travers le pays. On lui doit, entre autres, la cathédrale de Sherbrooke, la cathédrale de Moncton au Nouveau-Brunswick, la basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré, l’Hôtel-Dieu de Sherbrooke, la synagogue de Sherbrooke et, plus près de chez nous, les plans de l’église de Saint-Julien en 1912. Monsieur Audet est mort à Sherbrooke en 1971.

Construction de l’église Sainte-Luce, 1925

La construction de la bâtisse fut confiée à la compagnie Dion et Bonin de Sherbrooke pour la somme de 117 000 $. L’imposant édifice mesure 180 pieds de longueur sur 71 de largeur. Du sol au sommet de la croix, il y a 153 pieds. Les plans prévoyaient 966 places assises. La pierre de granit utilisée pour le revêtement extérieur provient des carrières de Saint-Samuel dans la MRC du Granit. L’orgue fut acheté à la Compagnie canadienne des Orgues de Saint-Hyacinthe pour la somme de 2600 $. Trois cloches furent commandées à la célèbre fonderie française Paccard par un importateur de Québec au coût de 3120 $. Le poids total de ces cloches est de 4691 livres. Les bancs et les boiseries de l’église furent fabriqués ici même, à Disraeli, à la manufacture d’Honoré Parent et Frères. L’usine était située à l’arrière de l’actuel garage Yvan Doyon et fils, à proximité du lac. Les vitraux qui ornent les fenêtres latérales de l’église ont été installés en 1963 et proviennent de Florence, en Italie. Ces vitraux sont l’œuvre de l’artiste M.G. Pollonie.

La plus petite des trois cloches de l’église Sainte-Luce

C’est l’ensemble de toutes ces particularités qui ont amené le ministère des Affaires culturelles du Québec à attribuer à notre église le statut convoité de « monument historique », catégorie B.

Depuis ce temps, l’édifice a vieilli, ayant maintenant 94 ans. Son état est problématique sous plusieurs aspects. Il a besoin de plus que de simples retouches : il a besoin d’une réparation en profondeur.

1 Elmina était la sœur de Zélia Devault, épouse de Eugène Rheault, un personnage qui a marqué l’histoire de Disraeli au début du XXe siècle.

Références : Feuillet paroissial de la communauté chrétienne Sainte-Luce, 25 juin 1989

À propos Jean-Claude Fortier

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