Par Sylvie Veilleux
Le Cantonnier a interrogé au téléphone 12 jeunes du primaire et du secondaire pour savoir comment ils vivaient la période de confinement imposée depuis le 13 mars dernier. Un jeune, Élie, a répondu au questionnaire par écrit : il en fait un exercice de français (voir encadré).
Aucun des jeunes consultés n’a peur de la COVID-19
« On ne meurt pas du coronavirus quand on est jeune et en santé », nous a affirmé Guillaume. Ils sont sûrs que leurs grands-parents ne seront pas malades s’ils suivent les règles. La recherche d’un vaccin rassure Rosalie. « Il faut se laver les mains », nous conseille Emrick.
Quasi unanimement, ce qui leur manque le plus est de voir leurs ami.e.s
En plus, Ésaïe s’ennuie de jouer au soccer avec l’équipe de la polyvalente, Ève-Marie de faire du motocross. La fin abrupte de sa saison de patin artistique l’a attristée. Mahély et Thomas s’ennuient de l’école, Emrick des sorties en famille. Camille est déçue de ne pas avoir eu de vrai party d’anniversaire. Elle a hâte d’aller au resto. La pandémie empêche Mélissa d’aller voir sa mère, sa grande sœur et ses cousins, cousines : tout ce beau monde lui manque. Thomas trouve mêlant le manque de routine. Katianna craint de ne pas pouvoir se baigner dans la piscine cet été si le confinement se poursuit. Elle a hâte que son grand-père vienne déposer des livres à sa porte.
Que font les jeunes de leur journée ?
Plusieurs communiquent à répétition avec leurs ami.e.s par texto, téléphone ou visioconférence. Ils sortent à l’extérieur faire des marches avec leurs ami.e.s ou leurs parents en respectant les deux mètres de distanciation. Les travaux à la cabane à sucre occupent Sarah Jane, Thomas, Rosalie. Mélissa aide son père dans les travaux de rénovation, joue dehors avec son petit frère et sa petite sœur et s’est remise au piano. Les jeux électroniques figurent à l’horaire de Rosalie, de Thomas et de Mahély. Katianna s’adonne à des jeux de rôles en ligne alors que d’autres jeunes regardent la télé, écoutent des films, jouent à des jeux de société. Camille fait la cuisine avec sa mère et lit 15 minutes chaque jour. La vie de famille provoque dans plusieurs maisons des petites chicanes. Depuis quelque temps, les devoirs font partie de la nouvelle routine de la moitié des jeunes interrogés. Thomas, Camille et Rosalie apprécient beaucoup les rendez-vous réguliers en visioconférence avec leur professeur et les élèves de leur classe. Ils gardent ainsi le contact avec leurs ami.e.s. Mahély assiste avec plaisir à « La classe de Marie-Ève » alors que Mélissa regarde les émissions éducatives de Télé-Québec. Ésaïe est allé faire un tour sur Alloprof. Certains nous ont confié qu’ils ne souhaitent pas la reprise des classes et qu’ils manquent de motivation.
Si vous vous ennuyez, les jeunes questionnés vous suggèrent de jouer au Monopoly, à UNO, de faire des mots croisés, de téléphoner aux grands-parents, de faire des devoirs, de cuisiner, d’aider les parents à réaliser des travaux à l’extérieur, d’amuser vos petits frères et sœurs, de lire, de jouer dehors et de faire du sport.
Réflexions inspirées par la pandémie
— Je ne pensais pas que je m’ennuierais autant de ma mère. Mélissa, Stratford
— Une chance qu’Internet existe ! Ève-Marie, Coleraine
— Les précautions à prendre me préoccupent. Sarah Jane, Stratford
— Ma mère travaille beaucoup, beaucoup, en télétravail. Camille, Coleraine
— Je suis tannée de ne rien faire. Mahély, Disraeli
— Les villes sont mortes. Ésaïe, Stornoway
— Le seul bon côté de la COVID-19 : il y a moins de pollution sur la planète. Camille, Coleraine
— Je suis touchée par les pertes d’emplois et les fermetures d’entreprises. Rosalie, Stratford
— Ça fait bizarre de ne pas aller à l’école. Emrick, Weedon, secteur Saint-Gérard.
— Le nombre de morts me touche. Je n’en reviens pas que l’épicentre mondial se situe aux États-Unis, à deux heures de chez nous. Thomas, Lambton
— C’est étonnant de voir des animaux sauvages se promener dans les grandes villes désertes. Un avantage : l’eau est plus claire dans les canaux de Venise. Katianna, Thetford Mines
— La vie continue. Guillaume, Stratford
Entrevue écrite avec Élie Grimard, Disraeli, secondaire 2
- Est-ce que tu as peur de la Covid 19 ? Non, je n’ai pas peur parce que j’ai tous mes vaccins et que je suis dans le groupe d’âge le moins touché.
- Qu’est-ce que tu aimais faire que tu ne fais pas présentement ? Être en contact direct avec mes amis, ma famille et ma blonde. À cause de la distanciation, je ne peux pas.
- Qu’est-ce qui te manque le plus ? Mes amis…
- Comment occupes-tu ton temps ? Je vais faire du vélo dehors, faire du 4 roues et je texte mes amis.
- Comment as-tu gardé contact avec tes ami.e.s ? Les réseaux sociaux.
- Quel est maintenant ton horaire de vie ? Plus de cadran, super le fun ! Le reste est similaire à mon horaire d’école, sauf que je me lève et me couche plus tard.
- Comment organises-tu tes journées ? Manger, jeux vidéo, prendre l’air, vélo, écouter des films.
- Que fais-tu pour continuer tes études, poursuivre ton année scolaire ? Avec la trousse scolaire que nous recevons chaque semaine, je priorise les mathématiques et le français, et, pour l’anglais, les jeux vidéo m’aident beaucoup.
- Qu’est-ce que cette situation inhabituelle t’a permis de découvrir ? J’éprouve de l’ennui, de la solitude. Étant enfant unique, je suis toujours seul. Le fait de ne voir personne me fait découvrir que mes amis sont super importants pour moi et qu’ils me manquent.
- Qu’est-ce que tu recommandes comme activités et jeux ? Vélo, 4 roues, jeux vidéo ou de société.
Autres commentaires et réflexions d’Élie sur la situation actuelle
Je ne pensais jamais vivre une telle chose dans ma vie. Je déteste le confinement, la distanciation. J’ai un grand besoin de voir du monde et de sortir de chez moi. Je me console malgré tout… Il y en a qui sont pires que moi et qui perdent des personnes proches sans même pouvoir être avec eux. Mais ça va bien aller !
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