Protection du Petit lac Saint-François : des citoyens contestent fortement le règlement

Bien qu’aucune station de lavage n’existe, les plaisanciers sont invités à laver leur embarcation avant d’accéder au lac (Photo par Guy Jacques)

Plusieurs citoyens contestent le règlement instauré par la Municipalité de Saint-Joseph-de-Coleraine le 6 juin dernier, visant à protéger le Petit lac Saint-François, contre lequel une injonction a été déposée par l’Association des pêcheurs sportifs du Québec. Le Cantonnier s’est intéressé au dossier.

Il faut savoir que le règlement numéro 670-2022, adopté par la Municipalité concernant la protection du Petit lac Saint-François et de ses tributaires et sur le contrôle et la tarification des embarcations, restreint l’accès au lac, même pour les personnes résidentes de la municipalité qui désireraient simplement aller pêcher.

Un regroupement de citoyens non riverains dénonce vigoureusement ce règlement, jugé discriminatoire et injuste, et aussi le fait que les gouvernements passés et présents aient failli à leurs devoirs, en remettant dans les mains des municipalités la gestion des plans d’eau sur leurs territoires respectifs.

Pour les citoyens opposés au règlement, ce loisir devrait être accessible à tous, et le véritable enjeu consiste à s’attaquer au problème de la pollution de nos lacs, et non à pénaliser les citoyens de Saint-Joseph-de-Coleraine. Selon eux, il y aurait lieu d’instaurer une réglementation uniforme pour tous et d’exclure toute tarification, sauf celle du lavage des embarcations avant leur mise à l’eau, si jamais une station de lavage était mise en place. Ils déplorent en outre qu’aucune justification documentée ni consultation publique n’aient précédé l’application de ce règlement. D’autre part, ils jugent que celui-ci est inutile, étant donné l’absence de station de lavage, et aussi discriminatoire, en créant deux catégories d’usagers, soient les riverains et les autres utilisateurs.

Ils considèrent que l’une des causes majeures de la pollution de nos lacs est le laxisme ou le non-respect de la réglementation sur les fosses septiques, l’aménagement des berges, l’épandage d’engrais et d’herbicides, ainsi que celle concernant les constructions et les roulottes. Pour eux, les pêcheurs et les autres utilisateurs ne sont pas à la source de tous les maux, et il est déraisonnable de leur restreindre l’accès au lac, d’autant plus qu’aucune inspection n’a été effectuée, que de nombreuses dérogations mineures ont été accordées, et que la vidange des fosses septiques est laissée au bon vouloir des riverains depuis plusieurs années. Et c’est sans compter l’absence de réglementation concernant la puissance des moteurs des embarcations ou la limitation de leur vitesse. Selon le regroupement, l’important serait de mener une étude environnementale afin de constater quelles sont les matières polluantes et de localiser le problème, afin de protéger nos lacs pour les générations futures.

Il faut reconnaître que les municipalités, qui ont hérité de ce fardeau, n’ont souvent pas les ressources nécessaires pour accomplir ces tâches. Au Petit lac Saint-François, les responsables désignés par la Municipalité doivent assurer le respect des dispositions du règlement, effectuer des patrouilles sur le lac, faire les inspections des embarcations, et sont également autorisés à délivrer des constats d’infraction.

Les citoyens concernés déplorent de ne pas pouvoir être entendus par le conseil municipal. Rappelons que celui-ci doit veiller à la qualité de vie de sa communauté, et prendre les décisions dans l’intérêt des citoyennes et citoyens. Les conseillers et conseillères se doivent d’être à l’écoute et disponibles pour entendre leurs revendications, leurs doléances, mais aussi leurs suggestions. Lors de la période de questions de l’assemblée régulière du 7 novembre, la plupart des interventions des citoyens concernaient justement ce règlement, et l’agitation était palpable, car certains citoyens militent aussi pour son application. Le maire de Saint-Joseph-de-Coleraine, M. Gaston Nadeau, a mentionné qu’au cours de l’hiver, soit en février ou en mars, une rencontre sera organisée avec tous les intervenants intéressés pour discuter du règlement. Ce sera donc un dossier à suivre, et de plus cette situation risque fort de se reproduire dans d’autres municipalités, pour d’autres lacs de notre belle région.

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