La maltraitance des aînés et des patients en institution

La maltraitance des aînés et des patients en institution

Par Ronald Martel

Dans la foulée de l’apparition récente, dans l’actualité, du sujet de la maltraitance des personnes aînées en général et de celle dénoncée dans les institutions du secteur de la santé, au Québec, le journal Le Cantonnier a rencontré Lorraine Despatis, secrétaire du Comité des usagers du Centre de santé et de services sociaux du Granit, (l’Hôpital de Lac-Mégantic), et Yvette Cellard, personne-ressource à l’emploi du même comité.

A partir de leurs nombreuses années d’expérience de défense des droits des usagers, elles ont dressé un portrait rapide et rapidement esquissé, des questions de maltraitance des personnes aînées. Les exemples peuvent prendre plusieurs formes et ne représentent pas l’ensemble de la situation de la maltraitance vécue en institution.  

« Il existe une certaine forme de violence institutionnelle, simplement verbale, quand un ou une employée d’un Centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) chicane un patient masculin en criant, ou quand elle appelle une autre patiente « ma petite madame », la traitant de bébé, avec un langage infantilisant, ou pour l’interpeller durement avec méchanceté. Cela devient parfois subtil, quand même un manque flagrant de respect », illustre Lorraine Despatis, qui en a vu de toutes les couleurs. « Cela en vient à affecter également les membres de la famille de ces personnes, car les usagers se plaignent naturellement à leurs proches de ce qu’ils vivent », continue Mme Despatis.

Et Yvette Cellard d’ajouter : « On peut également penser à ce qui peut arriver à l’heure des repas, quand un usager n’est pas à l’aise de manger ce qu’il n’aime pas, son opinion n’est pas souvent écoutée, elle ne compte pas… Que dire des bains ou douches qui peuvent être retardés indument. Il y a aussi des personnes âgées habituées de prendre des bains, leur imposer de prendre une douche, ce qui n’est pas habituel pour eux, plus rapide et par manque de personnel, ça les dérange, c’est de la maltraitance ! »

La situation s’améliore

 « Il semble que dans les nouvelles Maisons des aînés qui se mettent sur pied, il y ait une intention de base de favoriser le côté humain de chacun. Parfois, il peut y avoir du ras-le-bol du personnel, cela existe, cela ne veut pas dire que ce sont de mauvaises et mauvais employés pour autant… C’est courant de voir un ou des employés pleurer quand un de nos usagers décède », évoque Mme Cellard, sur un ton compatissant. « On essaie de protéger les deux côtés, les usagers et les employés. On essaie d’éviter le tutoiement, jugé moins respectueux. Il y a des améliorations concrètes, par exemple on a enlevé des stimuli sonores, comme la musique à tue-tête, qui a déjà existé. Une meilleure qualité de vie s’installe. La nourriture s’améliore, c’est souvent le seul plaisir qu’il leur reste. Ça aide à situer les usagers dans le temps, aussi, le temps des fraises, du blé d’inde, de la cabane à sucre, de bons souvenirs pour eux. Ça ramène un peu de vie dans leur milieu, le normalisant un peu plus », épilogue-t-elle.

« Le Comité des usagers, il y en a un dans chaque région pour les différents hôpitaux, qui couvrent aussi les usagers des résidences et des CHSLD. Ces personnes qui profitent des soins ont des droits, ce qui est souvent oublié… Nous organisons des activités d’informations et nous aidons les personnes en les accompagnant s’ils doivent porter plainte, après des soins reçus estimés déficients », émet en conclusion l’expérimentée Lorraine Despatis.

NDLR Par manque de temps et d’espace dans le journal, le côté des violences qui proviennent parfois des membres des familles n’a pas été traité. Un sujet pour un prochain article.

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