La séparation

La séparation

Danielle Perrault, auteure. Photo par Michel Tremblay

Par Danielle Perrault

Il y en a qui l’ont connue très jeune, à leur naissance, ils y ont survécu. D’autres, au cours de leur d’enfance, de leur adolescence. Une fois rendus adultes, la plupart ont survécu. 

Elle perce le cœur des humains. Elle laisse un trou béant, un cratère, inimaginable le jour d’avant. 

Elle sert à dévoiler la conscience. C’est un éveil, le plus souvent brutal sauf quand on s’y attend. On a alors le temps de se préparer. La séparation est une coupure. Le sang coule, ça fait mal. Notre attention tout entière est dirigée vers ce mal pour le réparer. 

La vie est d’une intelligence remarquable. Toutes les molécules se réunissent pour la suturer. Le sang coagule, les tissus se resserrent et se recousent. On appelle ça une cicatrice. Elle nécessite des soins pour éviter l’infection : une présence indéfectible à nous-même. 

L’éveil est le début de la conscience qui elle, est un voyage.  Le seul refuge de la séparation est son contraire, s’unir à soi-même. Réunir toutes nos forces pour ne pas partir en morceaux. Car le danger est de se fragmenter.  C’est là que réside le risque…celui de se disperser.

Un bilan s’impose à nous. Il nous permettra d’apprendre et d’évoluer en traversant la douleur que cet événement nous inflige. Rappelons-nous que nous franchissons un passage. On vit rarement dans un tunnel et quand j’en traverse un, j’installe métaphoriquement des fenêtres pour éclairer mes pas. C’est le seul pouvoir que nous avons pour rendre cette expérience moins douloureuse. 

Un pont nous amène toujours sur une autre rive. Le voir ainsi atténue quelque peu l’expérience qui nous est infligée. Elle a toujours un sens…que nous ne voyons pas encore. Il se révélera si nous acceptons d’ouvrir nos bras, nos yeux, notre cœur afin de sortir de ce tunnel. Les douleurs de l’enfantement permettent à un être humain de voir le jour. Rares sont ceux qui en sont épargnés. Restons ouverts à ce qui est en train de naître et prenons soin de nous du mieux que nous le pouvons tout comme nous le ferions pour un bébé à peine né.

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