Le canton de Garthby

La concession des townships en 1792 dans les Cantons-de-l’Est (Gracieuseté)

Par Carol St-Laurent

Le 4 juillet 1776, les États-Unis d’Amérique proclamaient leur indépendance face à l’Angleterre. Bon nombre de citoyens américains appelés loyalistes quittèrent leur pays pour venir s’établir au Canada. Ils voulaient demeurer fidèles à la royauté. Environ 10 000 émigrants ont quitté leur pays pour venir s’établir au Canada. En 1791, on en dénombrait approximativement 3000 qui étaient installés dans la région de la baie Missisquoi (région qui fera partie des Eastern Townships). Cette année-là, l’honorable Alured Clarke, gouverneur britannique de la colonie, fit une réorganisation politique et administrative du territoire. Il créa 95 cantons, dont celui de Garthby. En 1792, l’Acte de la constitution de Buckinghamshire fut proclamé. Le premier canton créé fut celui de Dunham en 1796. Dix ans plus tard, l’appellation d’Eastern Townships of Lower Canada fut attribuée au nouveau comté.

Ce n’est qu’en 1858 que cette région fut désignée sous le nom de Cantons-de-l’Est. Elle s’étend de Granby à Drummondville en passant par Lac-Mégantic jusqu’à la frontière américaine. Le canton de Garthby est borné par les cantons suivants : Weedon, Winslow, Ham, Wolfetown, Coleraine et Lambton Les Appalaches traversent notre région, laissant apparaître de magnifiques paysages au gré des saisons.

Selon la Commission de toponymie du Québec, « Le canton de Garthby, proclamé en 1855, est à l’origine de la dénomination d’une municipalité de canton homonyme, créée en 1874, par suite de la séparation des cantons de Garthby et de Stratford érigés en deux municipalités distinctes, sur la rive nord d’une baie du lac Aylmer, la baie Ward, au sud de Disraeli. Ce nom rappelle une localité de l’Angleterre du nom de Garth, dans le pays de Galles. Le canton de Garthby a été ouvert à la colonisation en 1848 sous les auspices de la Société de colonisation de Québec ».

Quant au canton de Garthby, selon les écrits de l’abbé J.-Hercule Gignac, l’arpentage du territoire a été fait ainsi : « L’arpenteur Daly, agissant sous les ordres de l’arpenteur A. Wells, a commencé la subdivision du canton. On voit aujourd’hui avec quelle précipitation ces hommes exécutèrent les travaux qui leur avaient été confiés. Le canton de Garthby a été divisé de la manière la plus malhabile possible. Il y a des rangs et des lots de toutes formes et dans toutes les directions. Les chiffres arabes et les lettres de l’alphabet ont été mis à contribution pour les désigner, et malgré tout, c’est un galimatias à ne pas s’y comprendre ».

Le peuplement de ce territoire était prévu pour recevoir les loyalistes : des Américains, des Écossais, des Irlandais et des Anglais. Toutefois, le peuplement avait commencé bien avant la venue des Européens. Les Abénakis se déplaçaient dans cette région afin de chasser, pêcher et cueillir des plantes et des fruits nécessaires à leur subsistance. Ils séjournaient le plus souvent près des cours d’eau, sur lesquels ils se déplaçaient en canots d’écorce de bouleau. L’été, ils se séparaient en groupes familiaux. Près du lac Aylmer (appelé Maskikogamak [lac des foins] par les Abénakis), des artéfacts ont été découverts, prouvant ainsi leur présence dans notre région.

Devant le peu d’enthousiasme des émigrants de langue anglaise à coloniser les cantons, le gouvernement a ouvert ceux-ci aux Canadiens français. En 1848, les premiers colons en provenance de Québec arrivaient à Garthby.

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