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Tueries de masse, une responsabilité collective : comment pouvons-nous agir ?

Danielle Perrault (Photo par Michel-Elie Tremblay)

Chronique de vie : nos vies, nos histoires

Par Danielle Perrault

La détresse humaine est grande. Nous la mesurons trop souvent lorsque de terribles drames se produisent. On se pose alors la question : pourquoi ? Qu’est-ce qui peut bien motiver une telle manifestation de violence et de haine ?

Je crois que la responsabilité collective que nous devons prendre face aux terribles événements qui sont survenus ces derniers mois va plus loin que d’identifier des personnes à risque et de les dénoncer, comme le suggérait notre premier ministre. Ou encore d’inciter les gens à se faire soigner. Notre implication va beaucoup plus loin. Tous les jugements, tous les rejets, toutes manifestations de la peur de l’autre nourrissent la honte, celle qui mène à l’isolement, à la rumination, à la vengeance. La violence qui se manifeste devient ainsi un cri d’alarme afin que nous nous éveillions.

Il n’y a pas que les bons et les mauvais. Il n’y a pas que les fous qui tuent. Chaque jugement que l’on porte sur nous-mêmes en se dévalorisant, en se critiquant, en se comparant à la baisse, en s’évaluant sans cesse à travers le miroir de l’autre, chaque jugement que l’on porte sur autrui est une arme. Elle nourrit la guerre intestine que nous entretenons dans notre intimité. Ce n’est pas étonnant qu’elle éclate au grand jour. C’est ainsi qu’elle se nourrit.

On parle beaucoup d’intervention et de prévention. Elles sont, de toute évidence, nécessaires. Cela prend cependant des ressources, donc du temps et de l’argent pour les organiser et les mettre en place. Le Québec est à ce titre d’une générosité exemplaire. Il a mis sur pied de très nombreux programmes d’aide pour nous soutenir lorsque nous traversons une situation difficile, et ce dans tous les domaines. Force nous est de constater qu’ils ne réussissent pas à répondre à tous les besoins tant les demandes sont grandes.

Il importe donc que nous devenions conscients que par nos propres jugements, nos propres pensées négatives, nous sommes des bombes ambulantes. Ce serait un excellent point de départ qui ne coûte rien d’autre que d’observer nos comportements, d’en prendre conscience et d’entreprendre de les modifier.

Peut-être également pourrait-on se poser la question, que puis-je faire, qu’est-ce qui est à ma portée pour aider mon prochain ? Rappelez-vous, au début de la pandémie, chacun participait à l’effort collectif de s’épauler même de loin, j’inclus ici les tout-petits avec leurs arcs-en-ciel. Ils étaient fiers et contents de contribuer.

Arrêtons de chercher des coupables et agissons selon nos propres moyens, ça sera déjà un grand pas, ne serait-ce que d’arrêter le chialage, le discours intérieur que nous portons sur nous-mêmes, sur la société et sur autrui. C’est à la portée de tous de commencer cette paix intérieure. Imaginez simplement le résultat. Faisons chacun notre part avec les ressources que l’on possède. Moi, je pratique tous les jours. Je la veux cette paix.

C’est le printemps, alors cessons de juger et commençons à semer des graines de paix. Nous deviendrons des porteurs de lumière et chacun éclairera l’autre. J’y crois.

Danielle Perrault est psychologue et autrice de plusieurs contes thérapeutiques, des livres «Guérir de son histoire» et «Une histoire, ça se guérit» et de 10 balados sur la santé mentale «À l’écoute de soi» accessibles sur le net.

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