Christian Lapointe, un imminent scientifique originaire de Disraeli
Christian Lapointe est né à Disraeli il y a cent ans, plus précisément le 29 juin 1913. Son père, J. Alphonse Lapointe a été le premier garagiste de Disraeli et propriétaire de la première voiture automobile à rouler dans les rues du village. Sa mère, Marie Louise Poulin était musicienne. Christian était le frère de Carol et de Renaude Lapointe. Cette dernière a connu une brillante carrière comme journaliste au Soleil de Québec et à la Presse. Elle fut également sénatrice à Ottawa en 1971 et première Canadienne-française à accéder au poste de présidente du sénat de 1974 à 1980.
Christian fit ses études primaires à Disraeli et son cours classique au collège de Sainte-Anne de La Pocatière où il remporta, en 1932, le prix du Prince de Galles. Il a, par la suite, été diplômé de l’École de chimie en 1938 et a remporté la bourse Price pendant quatre années consécutives.
En 1950, le recteur de l’Université de Toronto, M. Sydney Smith, lors du dîner annuel du congrès de l’Institut canadien des mines et métallurgie a décerné au Dr. Christian Lapointe, le prix McCharles, pour l’invention de la « radio-trieuse Lapointe (Lapointe Pickers) »; un appareil ayant pour fonction de séparer automatiquement les minéraux uranifères de la gangue. Cet appareil est encore en fonction au Canada et aux Etats-Unis. À l’occasion de cette cérémonie, le Dr. Lapointe a prononcé une conférence devant les membres de l’Institut canadien des Mines et de la Métallurgie.
Le sociologue Marcel Rioux, de l’Université de Montréal, qui a très bien connu Christian Lapointe, dit ceci : « … Je me suis lié à deux scientifiques de haute volée, qui sont comme moi à l’emploi du gouvernement, le temps de cette période de guerre, Il s’agit de Christian Lapointe, physicien, spécialisé dans le traitement de l’uranium, et d’Arthur Dubé, mathématicien, affecté au domaine de la métallurgie… » Cette information alimente la rumeur voulant qu’il aurait, dans les années 1940-45, participé au « Projet Manhattan »; un vaste programme de recherche ultra secrète mis de l’avant par le gouvernement américain, en 1939, dans le but de fabriquer et de faire exploser la première bombe atomique. Les recherches ont été menées aux U.S.A., en Grande-Bretagne et au Canada entre autres aux universités McGill et de Montréal. M. Lapointe a également fait équipe avec le Dr Franco Rasetti (il a dit non à la bombe) qui a fondé le département de physique de l’Université Laval.
Christian Lapointe a épousé, le 16 septembre 1939, à Québec, Claire Lavoie, fille de Camille Lavoie et d’Alice Bilodeau. Le couple eût cinq enfants : trois filles et deux garçons. Nous n’avons pas trouvé d’informations concernant la date et le lieu de son décès. Il était décédé en 2002 quand sa sœur Renaude est morte.
Ref : Journal Action catholique de Québec 1950
Archives nationales du Québec.
simon.rousseau@usherbrooke.ca
MARCEL RIOUX, Entre l’utopie et la raison. Jules Duchastel Nouvelle Optique, 1981 Montréal
- Retour dans le passé - 21 décembre 2023
- M. Adélard Lehoux : homme d’affaires, constructeur, commerçant de bois - 26 octobre 2023
- M. René Lavoie, dernier député du comté de Wolfe - 31 août 2023