Les problèmes d’immigration : pas juste dans les grandes villes !
Par Gérard Nadeau
Un nouveau résidant de Disraeli, Bernard-Pierre Messing, immigrant camerounais au Québec depuis cinq an, sa accepté de rencontrer Le Cantonnier pour parler de son projet qui s’intitule Paranec (www.paranec.ca).
Messing est une personne très motivée et avec la parole facile. Les actions directes de son organisation sur notre territoire visent la promotion des régions à l’extérieur des grands centres, car selon lui, l’immigrant peut mieux s’intégrer dans une petite communauté. À l’aide d’exemples locaux, il a décrit les deux volets de l’immigration temporaire au Québec.
Premièrement, un travailleur immigrant engagé par un employeur ne conserve pas toujoursson emploi pour plusieurs raisons : soit une mauvaise planification précédant le départ de son pays,ou parce qu’il est placé devant un travail qui est difficile à maîtriser pour lui, ou encore à cause d’une barrière linguistique due à son accent, même s’il parle français.Ou peut-être parce que certains employeurs et certains collègues peu accueillants le découragent dans son processus d’intégration.
Deuxièmement, un immigrant étudiant temporaire qui, en plus de faire face aux mêmes problèmes énumérés pour le travailleur immigrant, a rencontré des difficultés à s’instruire dans notre système d’éducation basé sur la réussite individuelle, versus la formation en groupe dans son pays, où chacun aide l’autre à performer pour atteindre un diplôme de groupe. Par exemple, un immigrant diplômé en géographie dans son pays, via le programme étudiant temporaire, et à qui on a offert une formation en mécanique, en lien avec les besoins de la région, en vient souvent à découvrir que ce cours ne lui convient pas, où son isolement lui cause des difficultés d’apprentissage. Cet étudiant risque de perdre sa chance de devenir immigrant permanent, statut qui aurait pu lui être attribué suite à la réussite de sa formation.
En rapport avec ces deux exemples, c’est là que Paranec peut intervenir en essayant de trouver un nouvel emploi en région pour le travailleur ou une nouvelle formation mieux adaptée pour l’étudiant, tout en les formant sur les aspects de leur pays d’adoption, comme le vocabulaire au travail, l’informatique, les coutumes locales et les méthodes de travail et d’éducation.
Un nombre considérable de ces immigrants sont issus de milieux défavorisés et ont immigré ici dans l’espoir de gagner leur vie et d’aider leurs familles demeurées en Afrique à améliorer leur sort. Dans la plupart des cas, leur famille et souvent leur petite communauté ont fait des sacrifices en amassant l’argent nécessaire pour le voyage de leur « élu », afin que ce dernier puisse leur retourner l’ascenseur.
Le retour dans leur pays est presque impensable sans avoir eu du succès dans le pays d’adoption. Il est facile de faire des parallèles entre nos dossiers locaux et la situation qui prévaut en immigration aux niveaux provincial et fédéral aujourd’hui.
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