Par Guy Toupin
L’acériculture, par définition, est un concept global. C’est d’abord un lieu physique, la sucrerie (l’érablière), puis la fameuse cabane à sucre, une icône pour la représentation des produits qui font l’envie, un cadre festif, un vocabulaire vernaculaire, une mémoire collective.
Tous les ingrédients sont là pour que l’on considère l’acériculture au Québec comme un bien culturel unique dans notre patrimoine.
Dans la tradition au Québec, la cabane à sucre est le lieu privilégié de la production des produits de l’érable. Elle reflète la convivialité, l’adaptation et le gros bon sens.
Le temps des sucres a des traditions et un sens esthétique qui lui sont propres. La visite printanière de la famille et des proches est sobre et dénudée de cérémonial. L’expression populaire tout le monde est bienvenu à la cabane ne se dément jamais. Une chanson populaire le prouve hors de tout doute.
On a beau dire, il n’y a que trois étapes majeures dans l’histoire acéricole au Québec.
Tout d’abord, la transmission de la façon de faire des Amérindiens aux Français. Donc, la prise en charge par ces derniers et l’évolution normale qui s’ensuit. Il faut mentionner que les Français avaient plus de ressources technologiques, comme le travail des métaux, l’utilisation des chaudrons en cuivre et en fonte ainsi que l’accès au vilebrequin pour l’entaillage.
Ce qui donne la fameuse cabane à sucre, genre tipi, qui sera en usage durant plus de trois siècles. Le bouillage se fait avec de gros chaudrons en fonte, spécifiquement conçus pour les sucres et fabriqués, à partir de 1723, aux Forges du Saint Maurice. L’utilisation de goudrelles en bois et d’auges comme récipients pour recueillir la sève. L’emploi de barils en bois comme réserves, soit pour le transport ou comme réservoir près du chaudron, la raquette, le joug d’épaule et les sauts pour recueillir la sève.
Ce principe simple mais efficace pour transformer la sève en sucre sera utilisé jusqu’à la fin du XIXe siècle. Et ce même si ce système du chaudron a persisté durant trois décennies au XXe siècle.
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