Monseigneur Albert Gravel était historien. Né en 1894 à Saint-Laurent, près de Montréal, il a été ordonné prêtre en 1920. Au fil des ans, il a été curé dans plusieurs villages en Estrie. Archiviste à l’archevêché de Sherbrooke au terme de sa carrière, il est mort en 1978, à l’âge de 84 ans. Il a publié plusieurs livres et articles sur l’histoire des Cantons de l’Est. Entre autres, il relate ce fait survenu en 1872 à Saint-Gabriel de Stratford :
Noyade au lac Elgin.
Durant cet automne 1872, un fait assez étrange se passa sur le lac Elgin. C’était au début de l’hiver et la glace était prise à peine. Deux hommes, se dirigeant vers Fontainebleau aujourd’hui, s’y aventurèrent. Celui qui marchait le premier enfonça, mais put se retenir par les mains à un bord plus solide de la glace. Le second lui signifia de ne point bouger; il irait chercher une pièce de bois pour le tirer de cette rafraîchissante situation. Mais en reculant, il enfonça à son tour pour disparaître complètement. Françis Boudreau demeura agrippé à la glace, criant au secours de toute la force de ses poumons. Personne n’apparaissait. Heureusement le naufragé portait longue barbe. Celle-ci effleurant la glace, le froid et l’eau aidant, s’y fixa solidement. Le pauvre homme put conserver sa position et être rescapé encore en vie quelques heures plus tard, alors que son compagnon était bien noyé. »
Est-ce possible que ça se soit passé ainsi? Il semble que le temps de survie d’un corps immergé dans l’eau froide soit très court. En général, dit-on, les gens meurent rapidement par hypothermie. C’est pourquoi l’histoire de Françis Boudreau, sauvé par sa barbe quelques heures plus tard après être tombé dans l’eau froide, doit être prise avec réserve.
Source : Historique de Stratford par Albert Gravel, ptre.
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