S’étirer le cou, pour étirer du bonheur

S’étirer le cou, pour étirer du bonheur

par Daniel St-Laurent 

Il y a comme le temps qui passe sans se presser mais qui tourne encore trop vite. Nous avons vu tout plein d’étoiles au gratte-ciel de nos jours. Des nuits à rêver, le papillon rempli de reconnaissance. Le lac promène nos histoires près de l’île où nous avons appris à déployer nos ailes. Aujourd’hui le monde demande la charité car la charité est sur l’ordre du jour. Les gouvernements sont ailleurs. Ils oublient cette essence de vivre dont on a tous besoin. Cet argent qui blesse, qui rend le monde malheureux, qui divise. J’ai besoin d’un toit à un prix d’humanité pour faire danser ma famille. J’ai besoin de roses sur ma table. J’ai besoin de nourrir mon tout dernier. J’ai besoin d’un appartement de tendresse pour mes parents très âgés. De respect surtout. 

Et le vent fait sa salade. Et la purée ne goûte pas grand-chose. Le dessert s’agite sous la table. C’est comme si le monde avait manqué le bateau d’eau vive. Tout le monde cherche son bonheur et je le cherche avec toi. Où serons-nous quand la tempête passera? Passera-t-elle comme on semble l’imaginer depuis que les jours ne jasent plus trop avec le soleil? Il y a la lune pour rêver, s’accrocher. Et la musique pour danser. J’ai faim, j’ai soif. Tu as faim toi aussi de rêves et d’embrassades. Tu jardines dans tes couleurs, un meilleur avenir pour tes oiseaux. Je connais ton nid, tes désirs intimes, ta joie d’être vivant, vivante. Renaître dans des bouillons de vie, le cœur grand ouvert, le cadran résonnant la chamade. Un œuf pour pondre du plaisir, pour déboutonner la ceinture. Je veux tout, tout tout tout ou presque pour remettre la voile sur le bon voilier. Dégourdir Février sur un tapis de neige. 

Nous avons joué au bonhomme d’hiver, la mitaine gelée. Il a fait bon réchauffer sa main dans la chaleur du poêle à bois. Nous avons traversé l’histoire. Nous la traverserons encore. 

Bonne route l’ami(e), bon vent qui t’amène.