Faisons tomber les mythes en nutrition

Chaque année, la Journée des diététistes/nutritionnistes est l’occasion de démystifier certaines croyances en nutrition. Beaucoup d’allégations circulent. « Nous devons aider les gens à faire la différence entre les mythes et les réalités en nutrition, afin de leur permettre d’opter pour des comportements et des choix alimentaires en toute connaissance de cause », explique Paule Bernier, présidente de l’Ordre professionnel des diététistes du Québec et porte-parole de la Journée tenue le 15 mars dernier.

Le jeûne purifie l’organisme :FAUX

Aucune étude sérieuse n’a démontré que se priver de nourriture pendant des périodes plus ou moins longues permettait de purifier l’organisme. Qu’il soit intermittent ou prolongé, le jeûne donnerait une période de « repos » au corps le laisserait se régénérer et lui permettre d’éliminer totalement les « toxines ». Manger entraîne certes des déchets dans l’organisme, mais ces déchets sont ensuite éliminés dans l’eau contenue dans les selles et l’urine. Le corps n’a pas besoin de cette période de repos pour se nettoyer.

Le jeûne prolongé provoque la dégradation des graisses, ce qui entraîne la production de substances toxiques (corps cétoniques). En jeûnant pendant quelques jours, vous troquez donc des déchets pour… d’autres déchets! Et ces déchets peuvent entraîner des conséquences graves sur la santé, sans parler des effets secondaires comme les nausées, la lassitude, les chutes de la pression artérielle et les anomalies du rythme cardiaque.

Une personne en surpoids est en mauvaise santé :FAUX

Les recherches ont démontré qu’une personne peut avoir un pourcentage de gras élevé, même si sa silhouette est mince, ou avoir une forte corpulence sans avoir de surplus de gras problématique. On peut être gras et en santé, mince et malade et vice versa. Les déterminants de la santé et du poids sont, d’ailleurs, multiples : sociaux, culturels, économiques, génétiques, environnementaux, personnels, médicaux, etc. Bien manger, être actif, bien dormir, être serein, partager de bons moments, sont tous des comportements qui contribuent à améliorer la santé, peu importe le poids sur la balance.

Faut-il alors renoncer à vouloir perdre du poids? Il faut garder en tête que, comme dans tout traitement médical ou nutritionnel, l’important est de considérer les bénéfices et les risques potentiels (carences, reprise de poids, découragement, etc.) afin de prendre une décision éclairée et d’entreprendre un parcours satisfaisant, durable et individualisé.

Le lait aggrave les problèmes articulaires :FAUX

En réalité, à peu près aucune étude ne s’est penchée sur l’impact du lait ou des produits laitiers sur l’arthrite, mais les quelques résultats disponibles laissent croire qu’ils pourraient plutôt être protecteurs. S’il est encore trop tôt pour dire que les produits laitiers sont bénéfiques contre l’arthrite, il n’est pas non plus possible d’affirmer qu’ils sont mauvais!

Le gluten est mauvais pour la santé :FAUX

Le gluten est une protéine présente dans quelques céréales : le seigle, l’avoine, l’orge, le triticale, le blé, le kamut et l’épeautre. Il donne de l’élasticité aux produits faits avec ces farines. La maladie cœliaque est une condition où le système immunitaire réagit de façon disproportionnée au gluten. Il n’est pas recommandé de commencer une alimentation sans gluten sans évaluation médicale et sans le suivi d’un diététiste/nutritionniste puisque des risques y sont associés.

Paule Bernier, présidente de l’OPDQ et porte-parole de la Journée des diététistes/nutritionnistes, est disponible pour des entrevues.

Source : Ordre Professionnel des Diététistes du Québec

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