Projet de loi 59 : Exclusion des personnes vulnérables

Après avoir remis à quelques reprises la sortie du projet de loi 59 visant à moderniser le régime de santé et de sécurité du travail, le ministre Jean Boulet décide qu’il est maintenant plus qu’urgent de procéder à son adoption… sans égard pour les travailleuses et travailleurs les plus vulnérables, soit les non-syndiqués, victimes d’accidents du travail ou de maladies professionnelles.

En effet, la Commission parlementaire chargée d’entendre les divers groupes concernés siège les 19, 20 et 21 janvier. Trois jours pour une réforme globale qui comporte 293 articles ! Un peu comme si on avait choisi de museler les intervenants. Mais ce n’est pas tout. Parmi les invités, on ne trouve aucune association dédiée à la défense des travailleuses et travailleurs accidentés ou victimes de maladies professionnelles. C’est redoubler d’insultes, d’autant plus qu’au moment des discussions sur les articles à privilégier dans la réforme, seuls les syndicats, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) et le ministre étaient admis à la table. Encore une fois, on ignorait les associations vouées à la défense des non-syndiqués. Il ne faut donc pas s’étonner que les véritables perdants de cette réforme, si elle est adoptée intégralement, soient justement ces personnes vulnérables.

À titre d’exemple, on y trouve l’introduction de critères supplémentaires concernant la surdité professionnelle qui en réduiront l’admissibilité et l’affaiblissement du rôle prépondérant du médecin traitant par la préséance donnée à l’opinion du médecin de la CNESST. Les travailleuses et travailleurs âgés de 55 ans et plus pourraient également se voir contraints de chercher du travail après un accident, et ce, en raison de l’abolition des présomptions d’invalidité pour cette catégorie de personnes.

Au moment d’écrire ces lignes, nous avons peu d’espoir que le ministre daigne inviter des associations de défense des victimes d’accident du travail ou de maladies professionnelles; nous voulons tout de même lui dire que changer d’avis, c’est faire preuve de respect… envers 60 % des travailleuses et travailleurs au Québec.

Source : Mario Dufresne

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